Les corps de Kheïreddine Sahbi et Djalal Sebaa, victimes algériennes des attaques terroristes qui ont frappé la ville de Paris le 13 novembre, seront rapatriés en Algérie aujourd’hui, le premier vers Alger par le vol Air Algérie de 11h30 au départ de Roissy, le second vers Batna à 13h55 au départ d’Orly Sud. La levée des corps des deux jeunes victimes des attaques terroristes du 13 novembre a eu lieu hier après-midi à l'institut médico-légal de Paris. La cérémonie a réuni parents, fratrie, proches et amis des deux victimes en présence de l’ambassadeur d’Algérie en France, Amar Bendjama, et de responsables consulaires de Paris et de Bobigny. Les deux jeunes gens (qui n’avaient pas atteint la trentaine) étaient de passage, dans la rue, lorsque les terroristes de Daech ont fait feu ce vendredi 13 novembre à Paris. «C’est du gâchis», nous dit, tout en retenue, Lyès Sahbi, frère aîné de Kheïreddine. «Mon frère avait plein de projets qu’il voulait réaliser en Algérie» à l’issue de ses études à Paris où il s’était installé il y a un an. Après des études à Bab Ezzouar, en génie civil, «Kheïreddine se rend compte que ce n’est pas sa voie, sa voie, c’était la musique», ajoute son frère. Ce qui le conduit à faire une licence à l’institut de musicologie d’Alger. Mais «il voulait aller plus loin, approfondir davantage ses connaissances». Pour ce faire, «il s’est inscrit à la Sorbonne pour un doctorat et comptait rejoindre, ensuite, l’Algérie pour transmettre ses acquis à d’autres jeunes». Avec ce drame «tout est remonté», nous dit encore Lyès, faisant référence à la tragique décennie traversée par l’Algérie. «J’avais dix ans en octobre 1988. Nous avons lutté, en Algérie, pendant notre adolescence, notre jeunesse, chacun à sa manière» contre le terrorisme. Le drame du 13 novembre a réveillé dans la mémoire des Algériens de Paris et parmi ceux qui sont venus partager la douleur des proches des deux défunts la blessure indélébile de notre propre tragédie. Non loin des deux cercueils recouverts de l’emblème national, la mère de Djalal est prostrée dans sa douleur, alors que son père tout aussi éprouvé, recueille condoléances et marques de réconfort. Kheïreddine sera enterré à El Madania, à Alger, et Djalal à Aïn Touila, dans la wilaya de Khenchela. Une troisième victime des attentats du 13 novembre, Mme Damila Houd (41 ans), a été enterrée lundi à Dreu.
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