mercredi 25 novembre 2015

«Si rien n’est fait, on n’aura rien à manger dans une année»

«Nous demandons au président Bouteflika de venir s’exprimer à la télévision pour couper court aux rumeurs», déclare Ali Fawzi Rebaine, président de Ahd 54. Pour l’ancien candidat à la présidentielle, l’apparition du Président à la télévision serait la meilleure réponse à apporter à ceux qui affirment qu’il est «l’otage de son entourage». Une allusion à peine voilée aux affirmations du groupe de 19 personnalités soupçonnant l’entourage du Président d’avoir fait barrage à leur initiative et d’être sous l’emprise d’un clan. Une démarche qui avait provoqué un tir de barrage de l’entourage du Président, qui avait activé ses relais au sein des deux plus importants partis politiques pour discréditer certains initiateurs, accusés de «vouloir défendre des intérêts personnels», avait déclaré Amar Saadani, secrétaire général du FLN, aux journalistes d’Ennahar TV. «Ils habitent au Club des Pins, roulent en véhicules de luxe et jouissent d’une protection», avait-il encore dénoncé. Pour sa part, Ahmed Ouyahia, patron du RND et directeur de cabinet à la Présidence, avait accusé les signataires de vouloir remettre sur le tapis l’application de l’article 88 de la Constitution. Pour lui, la lettre «met en doute la capacité du président Abdelaziz Bouteflika à diriger le pays». Ali Fawzi Rebaïne n’est pas loin de partager les mêmes griefs avancés contre le groupe des 19. Il rappelle que la majorité des signataires ont soutenu la candidature du président Bouteflika à la dernière présidentielle. «A leur différence, je ne cherche pas à faire du bruit. Je veux faire des propositions de sortie de crise», a-t-il martelé durant la conférence de presse. «Il y a urgence. Si rien n’est fait, dans une année on n’aura rien à manger», a-t-il averti. M. Rebaïne rappelle que son parti a depuis longtemps réfléchi aux mesures à mettre en place pour éviter le naufrage. L’une de ses propositions est l’installation d’un gouvernement de transition qui sera en charge de l’organisation des législatives de 2017. Il milite également pour un consensus sur les questions politiques qui garantissent une transition pacifique et permettent l’instauration d’une trêve sociale en associant tous les acteurs sociaux. Le président de Ahd 54 s’en est pris à certains membres du gouvernement, accusés de «mentir aux Algériens». Ainsi, le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, Abdelmadjid Tebboune, est accusé de cacher aux Algériens l’ampleur des retards accumulés par son ministère. «Seuls 10% des chantiers avancent normalement, déclare M Rebaïne. Les autres sont à l’arrêt car les entrepreneurs ne sont pas payés.» D’ailleurs, dans le cadre de la délocalisation économique et sociale que le parti veut mettre en place, M. Rebaïne propose que le prix du logement social soit pris en charge par l’APC, l’Etat et le bénéficiaire. «Un tiers payé par la commune, un deuxième tiers par l’Etat et le dernier par le bénéficiaire» car, pour l’ancien candidat à la présidentielle, cette répartition du prix de vente permettra à «tous les Algériens de s’offrir un logement social».

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