Ali Benflis a estimé, hier à Boumerdès, lors du congrès organisé par le Mouvement de l’édification nationale, Haraket binaâ el watani, en hommage aux défunts Nahnah et Bouslimani, que la souveraineté nationale ne sera complète que par l’instauration du droit. «L’indépendance de l’Algérie et le recouvrement de la souveraineté nationale n’ont pas été l’objectif final des hommes et des femmes qui ont déclenché la guerre de Libération en Novembre 1954», a déclaré le président du parti Talaie El Houriat (Avant-garde des libertés), dans une brève allocution devant des centaines de militants de la mouvance islamiste et des leaders de l’opposition. Selon lui, les moudjahidine, qui se sont soulevés pour libérer le pays du joug colonial, aspiraient à «édifier un Etat où le droit et la justice sociale seront garantis pour tous les Algériens». «Notre patrimoine historique est source de fierté et d’inspiration pour la collectivité nationale, mais la République et l’Etat voulus par les martyrs sont ceux où on ne joue pas avec la Constitution et les lois selon les humeurs et les intérêts personnels», a-t-il rappelé. Et d’ajouter : «L’Etat démocratique, comme vous le savez, est celui où on respecte la souveraineté populaire et les institutions, pas celui du pouvoir personnel sans limite.» Ali Benflis souligne que ceux qui sont morts pour le pays l’ont fait pour «l’édification d’un Etat où les équilibres des pouvoirs seront une réalité, la justice indépendante et l’administration neutre». «Une administration qui sera au service de tous et qui ne se penchera pas au profit du plus fort ni au détriment du plus faible», ajoute-t-il. Élargir les rangs de l’opposition Evoquant les souffrances subies par les Algériens durant la période coloniale, l’ex-candidat à la présidentielle de 2014 soutient que le colonialisme doit «être classé comme un crime contre l’humanité». «Les peuples colonisés ne doivent pas accepter l’oubli et le pardon. Et il viendra un jour où le colonialisme sera reconnu comme un crime contre l’humanité», prévient-il. Rencontré lors des travaux du congrès du même parti islamiste, le président de l’UFDS, Nordine Bahbouh, lui, est revenu sur les dernières évolutions de la scène politique. Interrogé sur la prochaine rencontre de l’opposition, M. Bahbouh a précisé que «l’objectif de ladite réunion consiste à élargir la base de la CLTD», et qu’il est fort possible d’amener d’autres partis politiques, dont le PT (sans le citer), et des responsables de la société civile des wilayas de l’intérieur du pays à rejoindre leur rang. «Cette année, nous sommes en train de fêter le 1er Novembre dans des circonstances inquiétantes et en phase d’une situation qui peut être chaotique pour la simple raison que le pouvoir actuel continue à être sourd aux préoccupations de l’opposition, qui demande qu’il y ait un véritable débat sur les problèmes essentiels que traverse le pays», souligne-t-il. Interrogé sur les dernières sorties de Saadani et l’annonce faite par le FFS quant à sa volonté de relancer «son» projet de consensus national, M. Bahbouh a indiqué que «chacun a le droit de proposer ce qu’il veut». «L’opposition doit s’adresser au pouvoir, pas aux partis politiques. Et nous nous sommes toujours adressés au pouvoir, car nous considérons que c’est lui qui détient les clefs de la solution à la crise que vit le pays», conclut-il.
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