samedi 7 novembre 2015

Le pdg de l’ENOF l’a declaré à El Watan à Annaba : Reprise de l’exploitation du gisement de feldspath de Aïn Barbar

L’Entreprise nationale des produits miniers non ferreux et des substances utiles (ENOF) a décidé de reprendre l’exploitation du gisement de feldspath de Aïn Barbar (Edough), abandonné depuis 2003, avons-nous appris de Houfani Messaoud, PDG du groupe. Une ligne de crédit de 1,7 milliard de dinars a été dégagée pour concrétiser ce projet, dont l’entrée en production est prévue au cours du premier trimestre 2016. En matière de création d’emplois, pas moins de 120 postes permanents directs sont nécessaires pour la mise en marche de cette usine. «C’est sous l’impulsion du président du groupe industriel minier Manadjim El Djazaïr (Manal) et du CPE que cette décision a été prise. Le projet est ficelé et nous sommes actuellement sur le terrain pour le concrétiser, d’autant plus que l’exploitation de ce gisement, estimé à plus de 5 millions de tonnes de réserve, est très prometteuse. Les postes d’emploi qui seront créés profiteront à la main-d’œuvre locale», a déclaré le PDG du groupe ENOF, rencontré à l’ancienne carrière de Aïn Barbar. Ce projet est scindé en deux phases. La première consiste à installer une chaîne neuve de traitement du feldspath au niveau de l’ancienne carrière, liquidée judiciairement en 2007, dont l’avis d’appel d’offres national et international est en cours de préparation. «Il faut préciser que tout ce qui est génie civil et électricité sera réalisé par des entreprises nationales. Quant aux équipements, nous sommes obligés de les acquérir auprès de fournisseurs étrangers spécialisés», souligne la même source. La seconde phase sera le passage à la production du feldspath. Il est prévu l’extraction de 20 000 tonnes/an dans un premier temps avant d’aboutir à un régime de croisière de 100 000 tonnes/an, sachant que l’Algérie en importe actuellement 80 000 tonnes/an. «Une fois arrivés à cet objectif à court terme, il est envisagé l’exportation de l’excédent de feldspath», prévoit M. Houfani, qui n’écarte pas la possibilité de l’extension du gisement. Le feldspath, rappelons-le, est utilisé en céramique, en particulier pour la fabrication de carrelages. Il entre aussi dans la composition  de l’emballage en verre (bouteilles) et de la faïence. L’Algérie importe annuellement l’équivalent de 8 millions de dollars de feldspath. Accompagné d’une délégation de spécialistes, dont Mokdad Lebbihi, le commissaire du groupe Ferphos, le PDG de l’ENOF n’a pas caché sa satisfaction quant à la sécurisation des lieux par les forces de l’ANP. «La mise en place de campements militaires témoigne d’une bonne prise en charge sécuritaire, d’autant que leur présence est permanente. Cette sécurisation a encouragé l’investissement public pour la reprise des activités dans cette zone montagneuse reculée», a-t-il estimé. Les éléments de l’ANP sont également renforcés par les anciennes structures qui activent pleinement, à savoir le groupement de la Gendarmerie nationale et la brigade de la police communale à Séraïdi-centre. Par ailleurs, le mont de l’Edough regorge de gisements de matériaux et d’indices d’or et d’argent. Il s’agit, entre autres, de polymétaux, de calcaire, d’argile et de feldspath. La disponibilité en nombre de sites miniers sur le territoire de la wilaya de Annaba et son exploitation pourraient hisser cette région au rang d’important pôle d’exploitation minière. Frappé de plein fouet par le terrorisme, le village de Aïn Babar, situé à 20 km du chef-lieu de Séraïdi (Annaba), avait été abandonné par ses habitants. L’incendie terroriste, qui avait ravagé, en 1997, l’usine Prometal, spécialisée dans la quincaillerie ménagère, et la fermeture en 2003 de la carrière Sofeld n’ont fait que confirmer les appréhensions des habitants quant à leur avenir à Aïn Barbar, juché sur les hauteurs du mont de l’Edough.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire