Près de 24% des accouchements dans les structures sanitaires en Algérie sont effectués par césarienne, révèle le professeur Mohand-Saïd Oukid, secrétaire général de la Société nationale de gynécologie-obstétrique. Ce taux a connu une «évolution notable au cours des 20 dernières années», note le professeur lors de la deuxième et dernière journée du Congrès maghrébin de gynécologie-obstétrique, tenu à l’hôpital Frantz Fanon de Blida. Ce dernier rappelle que ce taux n’excédait pas auparavant les 5%. Le recours, de plus en plus, à la césarienne est motivé, selon le praticien, par des considérations «purement médicales», car cette pratique permet de réduire les risques de complications ou de décès chez les femmes enceintes ou leurs nouveau-nés, a-t-il expliqué. Le Pr Oukid a évoqué, à ce propos, les nombreux cas d’accouchements difficiles qui ont pu être réalisés, sans risque pour la maman et son bébé, grâce au recours à cette technique «plus fiable, tant au plan médical qu’au plan de la sécurité», citant, à titre illustratif, l’exemple des Etats-Unis où environ 80% des accouchements se font par césarienne. D’autres pays, tels que la Chine, la Turquie ou la France, ont également recours à cette pratique, avec des taux variant respectivement entre 70, 50 et 30% de l’ensemble des accouchements réalisés à travers les structures spécialisées de ces pays qui ont atteint, d’après le professeur Oukid, un niveau de maîtrise médicale assez avancé. A contrario, les taux les plus faibles sont encore enregistrés, a-t-il ajouté, dans beaucoup de pays en voie de développement, à l’exemple de la Mauritanie où ce taux ne dépasse pas les 10%, induisant des risques de complications très élevés qui mettent en danger la vie des parturientes ou de leurs bébés, ou les deux à la fois, a-t-il souligné. Diverses causes de mortalité ou complications graves chez la femme enceinte ont été abordées lors de ce Congrès médical, qui a regroupé 800 spécialistes venus du Maghreb, d’Afrique et d’Europe. Ces spécialistes ont débattu notamment des risques d’hémorragie aiguë, à l’origine de 40 cas de décès sur 100 000 patientes, en Tunisie, et 57 en Algérie, d’après le professeur Chiraz Lefkir, spécialiste tunisienne de gynécologie-obstétrique. La prise en charge des femmes enceintes, durant les différentes étapes de la grossesse, ainsi que l’accompagnement psychologique des cas difficiles et le don du sang ont été parmi les principaux points évoqués lors de ce congrès.
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