C’est aujourd’hui que le Parlement votera le projet de loi relatif à la retraite. Une loi qui a été examinée et débattue par les députés dimanche dernier, dans un environnement électrique. Pour faire passer les 175 interventions des députés inscrits pour se prononcer sur ce texte, le bureau de l’APN a organisé une séance nocturne. Ce n’est que vers 22h que le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Mohamed El Ghazi, a répondu aux préoccupations des élus ! Pourquoi autant de célérité dans le traitement de ce texte ? Pourquoi cette précipitation, alors qu’il ne revêt nullement un caractère «urgent» ? Pourquoi expédier en une journée une loi qui ne fait pas l’unanimité chez les travailleurs et qui a poussé les organisations syndicales à sortir dans la rue en signe de protestation ? Telles sont, les interrogations qui alimentent aujourd’hui les débats, que ce soit au Parlement ou dans le milieu professionnel. Les entités syndicales qui contestent aujourd’hui cette loi demandent l’organisation d’un débat général pour qu’ils puissent exposer leurs arguments et justifier leur rejet de ses dispositions. Les parlementaires de l’opposition les rejoignent sur cet aspect et plaident pour le retrait immédiat de cette loi et l’ouverture d’un véritable dialogue avec tous les syndicats sur la question de la sécurité sociale. «Le gouvernement doit trouver d’autres moyens moins pénibles pour le citoyen pour combler le déficit de la Caisse de retraite au lieu d’annuler la retraite anticipée. Les impôts non recouvrés, qui dépassent 11 000 milliards de dinars, sont à même de couvrir le déficit de la CNR», recommandent les députés de l’opposition. Certains élus, qui ont applaudi ce texte, ont appelé à la formation d’une commission d’experts pour établir la liste des professions pénibles. Plus de 20 amendements ont été présentés par les députés, dont une dizaine émanant du PT. Mais ils ont tous été rejetés par la commission santé, affaires sociales, travail et formation professionnelle. Aux interpellations des députés, le ministre du Travail a répondu que les dispositions de ce projet de loi visent à «préserver le principe de solidarité intergénérationnelle» et à «mettre fin au système en vigueur depuis 1997». Pour M. El Ghazi, le maintien du système actuel entraînera la faillite de la CNR. Et l’annulation de la retraite proportionnelle et anticipée n’aura pas d’effet sur l’emploi. Le ministre a rappelé que les dispositions introduites dans le nouveau texte ne sont qu’un «retour au système en vigueur depuis 1983» soit la limitation de l’âge minimum de la retraite à 60 ans, un système appliqué dans de nombreux pays. «Contrairement à ce que prétendent certains qui affirment que l’Etat tend à ‘paupériser le peuple’, le gouvernement œuvre à préserver les droits des citoyens ainsi que le caractère social de l’Etat algérien», a-t-il indiqué. Un argument décrié par les représentants des travailleurs.
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