Le directeur de l’Agence européenne pour l’asile (EASO), José Carreira, a pressé lundi l’Union européenne et la Grèce d’agir pour réduire les tensions sur les îles grecques où l’accord UE-Turquie cloue plus de 16 000 migrants et réfugiés, ont rapporté des médias. Vingt organisations grecques pro-réfugiés, dont la Ligue des droits de l’homme, ont également réclamé dans un communiqué commun un sursaut de l’Etat grec pour assurer la sécurité de ces exilés face à la multiplication d’accidents, de rixes et d’attaques dans les camps où ils résident. «Tout ce qui peut aider à réduire les tensions sur les îles est bienvenu», a souligné dans une conférence de presse M. Carreira. Le directeur de l’EASO a plaidé pour une accélération de l’examen des demandes d’asile en Grèce, massivement déposées par les exilés, qui recourent à cette procédure pour tenter d’éviter le renvoi en Turquie auquel les voue en principe l’accord UE-Ankara. La Grèce, pour sa part, doit poursuivre «l’effort énorme» qu’elle accomplit pour améliorer les conditions de vie des intéressés, a-t-il ajouté. «Il faut réduire le nombre de gens dans les camps». Il a jugé que le ministre grec de la Politique migratoire, Yannis Mouzalas, «a raison» de se plaindre du manque de soutien des partenaires du pays. Seul un quart des experts promis en mars par l’UE pour la mise en œuvre du pacte UE-Turquie, qui vise à couper la route migratoire en Egée, est déployé en Grèce. L’examen des demandes d’asile traîne du coup pendant des mois. Pour éviter que la situation ne dérape sur les îles, où les habitants cèdent aussi à l’exaspération, sur fond de mobilisation de l’extrême-droite, la Grèce souhaiterait transférer une partie des réfugiés et migrants qui y sont parqués sur le continent. Mais ses partenaires s’y opposent jusque-là pour éviter une reprise généralisée des passages vers l’Europe du Nord.
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