De par sa situation géographique, l’obligation pour l’Algérie de gérer les flux de populations subsahariennes migrantes a dépassé le seuil du devoir pour devenir un fait accompli. Pénétrant souvent dans le pays clandestinement, les Subsahariens ne cessent d’affluer vers l’Algérie, considérée pour nombre d’entre eux comme un pays de transit vers l’Europe. Pris dans le piège du fait accompli, le gouvernement algérien gère cette situation avec les moyens du bord en mobilisant les forces de l’ordre pour démasquer les migrants clandestins et le Croissant-Rouge pour l’action humanitaire. D’après les derniers communiqués de la Gendarmerie nationale, un grand nombre de migrants ont été arrêtés au cours de la semaine du 21 au 28 novembre en situation irrégulière. Impossible d’avoir de plus amples informations sur les actions entreprises sur terrain pour la gestion de ce flux de migrants au niveau des frontières. Il en est de même pour les services de la Sûreté nationale, qui demeurent injoignables. Les derniers chiffres annoncés par le Premier ministre Abdelmalek Sellal font état de la présence de 20 000 migrants subsahariens en situation irrégulière et réfugiés, essentiellement originaires du Mali et du Niger. Expliquant ce phénomène par la situation sécuritaire tendue dans les pays du Sahel, la migration clandestine vers l’Algérie risque de perdurer encore longtemps. Volet humanitaire, le Croissant-Rouge déclare avoir été mobilisé dans le rapatriement de plus de 17 000 migrants nigérians. En plus des camps de réfugiés implantés notamment dans les wilayas du Sud, le Croissant-Rouge veille à assurer les soins nécessaires à ces Subsahariens, surtout pour le dépistage des maladies qu’ils pourraient éventuellement véhiculer et transmettre à la population locale. D’après Saïda Benhabilès, présidente du Croissant-Rouge algérien, le plus grand nombre de réfugiés subsahariens se trouve dans la wilaya de Tamanrasset. «Dans notre mission humanitaire, nous veillons à assurer la prise en charge sanitaire gratuite à ces personnes. Dans le cas où les compétences locales déclarent leur incapacité à les soigner, ces patients sont transportés par avion jusqu’à Alger et Tizi Ouzou pour bénéficier d’une couverture sanitaire», conclut-elle.
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