Le manque de coordination entre le ministère de l’Education nationale et celui de la Solidarité entrave la scolarité d’un nombre important d’enfants handicapés. Les associations s’intéressant au quotidien des personnes handicapées ont dénoncé, hier, l’absence de coordination entre les ministères de l’Education nationale et de la Solidarité nationale. Cette situation entrave la scolarité d’un nombre important d’enfant handicapés malgré le discours officiel appelant à leur intégration dans des classes normales ou adaptées. Mohamed Tahar Dilmi, vice-président de l’APW d’Alger, a dénoncé hier les conditions dans lesquelles se débattent les parents d’enfants handicapés pour arracher leur inscription dans des écoles publiques. Lors d’une conférence organisée hier par l’Assemblée populaire de la wilaya d’Alger et l’Association nationale des handicapés algériens, M. Dilmi a mis au jour les dysfonctionnements résultant du manque de coordination entre les deux ministères. «Où en est l’intégration des enfants handicapés dans le milieu scolaire», s’est-il interrogé, en décrivant la détresse des parents sollicitant les services concernés pour dénicher une place pour la scolarisation des enfants dont le handicap n’entrave pas la scolarité dans des classes dites normales. L’intégration des handicapés dans le milieu scolaire constitue un axe important des objectifs fixés par le ministère de la Solidarité et les associations activant pour l’amélioration du quotidien de ces enfants. Les membres de l’APW d’Alger constatent le manque de moyens déployés pour la réalisation de cet objectif. Le vice-président de l’APW pointe un doigt accusateur sur la direction générale de la Fonction publique qui n’a attribué aucun poste budgétaire pour l’intégration ou le recrutement d’un personnel qualifié pour la prise en charge de la scolarisation de ces élèves. Car, selon des témoignages apportés lors de cette conférence, des petits trisomiques, autistes, malentendant ou handicapés moteurs qui sont censés être intégrés dans des classes adaptées sont livrés à eux-mêmes. «Nous sommes confrontés au manque de personnel qualifié. Les autorités ont mis à notre disposition une enseignante recrutée dans le cadre du filet social, sans qualification pour le poste, et au bout de quelques mois, elle a démissionné, et ces élèves se retrouvent sans enseignant. Une auxiliaire de vie les surveille la journée, en attendant que les services concernés daignent envoyer un professeur», explique une directrice d’une école disposant d’une classe adaptée. La responsable d’un autre établissement dépendant de la direction de l’éducation Alger-Est pose la problématique de l’évolution du parcours scolaire des élèves intégrés en milieu scolaire «ordinaire». «Ces enfants ayant besoin de plus de temps et d’attention ne bénéficient d’aucune mesure d’accompagnement adéquate et leur développement scolaire risque ainsi d’être compromis», explique-t-elle. Dans plusieurs établissements scolaires, des enfants portant des handicaps différents sont intégrés dans les mêmes classes faute de moyens. Un appel est lancé pour une véritable prise en charge de ce dossier «afin que les enfants suivent un parcours scolaire leur permettant une autonomie totale à l’âge adulte», explique le président de l’Association nationale des handicapés algériens. Une série de recommandations pour une intégration «effective et réelle» est adressée aux deux ministères concernés. Il s’agit notamment de l’aménagement d’espaces adéquats dans le milieu scolaire, ainsi que de l’encouragement des crèches et autres écoles maternelles à l’accueil de ces enfants «sans distinction». Aussi, un appel a été lancé par les participants pour l’application du principe d’équité et d’égalité des chances dont doivent bénéficier ces enfants, «que ce soit dans des classes ordinaires ou spéciales». Selon le ministère de la Solidarité nationale, 25 000 enfants handicapés sont intégrés dans des établissements scolaires dans des classes ordinaires ou spéciales.
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