Après la grève enclenchée par les syndicats autonomes contre l’annulation de la retraite proportionnelle et anticipée et l’érosion attendue du pouvoir d’achat à l’effet de l’application de la nouvelle loi de finances en 2017, les pouvoirs publics ont répondu par la répression policière et les intimidations contre les leaders syndicaux. A Béjaïa comme à travers toutes les wilayas du pays, des syndicalistes font l’objet de pression de la part de leurs tutelles, notamment dans le secteur de l’enseignement supérieur et des services communaux, attestent des membres du Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (Snapap). La coordination du Snapap de la wilaya de Béjaïa a organisé une conférence de presse, hier, au siège de la CDDH afin de rendre publiques certaines pratiques de l’administration qui visent «à faire taire les syndicalistes et qui remettent en cause la liberté syndicale». Dépôt de plaintes à l’encontre des syndicalistes à l’issue des mouvements de grève, défalcation sur salaire pour les fonctionnaires communaux grévistes, transferts, révocations et mutations abusives sont quelques mesures jugées «arbitraires, utilisées par l’administration pour dissuader et décourager les militants actifs». Bien que la ponction sur salaire ne concerne pas les travailleurs des communes, certains présidents d’APC qui se comportent en «shérif» dans leur localité appliquent la note du wali qui a ordonné cette mesure à l’égard des travailleurs de certains secteurs. C’est le cas à l’APC d’El Kseur où des décisions de révocation ont été signées, à l’APC de Tazmalt où «des menaces de mort et harcèlement à l’égard de la responsable de la section du Snapap ont été de mise», selon les conférenciers. Ils ajoutent qu’à Barbacha, c’est le chef de daïra qui refuse de signer les demandes de départ en retraite anticipée avant l’entrée en vigueur de la nouvelle législation. Par ailleurs, les travailleurs de la direction des œuvres universitaires de Béjaïa affiliés au même syndicat subissent, selon les syndicalistes, des pressions de la part des responsables de la direction des ressources humaines qui multiplient les sanctions à l’encontre du personnel gréviste. Les conditions de travail sont intenables pour les syndicalistes. Ces derniers ont demandé à maintes reprises audience à leurs responsables hiérarchiques ainsi qu’au wali de Béjaïa afin d’éviter le pourrissement de la situation, mais en vain, regrettent-ils.
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