mercredi 1 mars 2017

Des médicaments non autorisés vendus en pharmacie

Des médicaments non enregistrés et ne figurant pas dans la nomenclature nationale des médicaments sont actuellement vendus en pharmacie. Une situation qui profite à la rupture de stock de certains médicaments essentiels. Quatre produits que nous avons pu avoir auprès de certaines pharmacies d’Alger, tels que la vitamine D et la vitamine K, Emlane (produit dermo-cosmetique) et Madéka (crème cicatrisante), commercialisés respectivement par des laboratoires LEK Pharma, Ipsum Pharm et Cosmyriam, dont le packiching ne répond pas à la réglementation algérienne, en sont un exemple édifiant. Outre le nom du labo LEK Pharma Algérie porté sur la vignette rouge, le produit Vital D, 5000 UI/ml présenté sous forme de flacon compte-gouttes illustré par des figurines d’animaux ne porte pas de notice et pas d’adresse du fabricant. L’indication pour l’utilisation est donnée en deux langues sur les côtés de la boîte où l’on peut lire : «Vital-D est spécialement formulé pour les bébés pour répondre à la nécessité en vitamine D. Trois gouttes (750 UI) pour les bébés de 0 à 6 mois et 5 gouttes (1250 UI) pour les bébés partir de 7 mois.» Pour la vitamine K 0,1mg/ml, Vital K est également indiquée pour les enfants de 0 à un ans avec un dosage de 5 gouttes, soit 25 µg. Ces deux produits destinés aux nourrissons, qui n’ont pas de décision d’enregistrement avec absence de notice dans les boîtes, ont attiré notre attention puisque la vitamine D enregistrée en Algérie c’est la vitamine D3 B.O.N avec un dosage de 200 000 UI/1ml portant une vignette verte et remboursable alors que celui proposé par LK Pharma est d’un dosage de 5000 UI/ml portant une vignette rouge à un prix de 567,60 Da et non remboursé. Pour la vitamine K indiquée dans le traitement des hémorragies, d’après un pharmacien spécialiste, le dosage proposé ne répond pas au critère du médicament, alors que celui qui est commercialisé, indiqué dans le traitement des hémorragies est classé médicament dans la liste I et la présentation du princeps est de 20 mg/ml et porte une vignette verte, c’est-à-dire remboursable. Selon le pharmacien, ces deux produits sont commercialisés à l’échelle internationale comme médicaments alors que «LEK Pharma Algérie les commercialise comme complément alimentaire avec un packaging qui ne répond pas à la réglementation algérienne pour les compléments alimentaires», précise-t-il. Pour Emlane 5%, dont le princeps est Emla, est un médicament, une crème anesthésiante alors qu’il se présente sous forme d’un produit dermo-cosmétique avec une vignette blanche, alors qu’elle devrait être rouge, poursuit le pharmacien. Le produit princeps est présenté sous forme de tube alors que là il est en sachet au prix de 3000 Da, alors que le princeps coûte 500 DA. «Il s’agit d’un médicament mais le packaging du laboratoire UPSUM Pharm ne correspond ni au médicament ni au complément alimentaire», précise notre source et d’indiquer qu’il en est de même pour le produit Madéka, une poudre cicatrisante commercialisée par Cosmyriam Oran. Par ailleurs, suite à nos recherches, on apprend que le laboratoire Lek Pharma Algérie ne figure pas sur la liste du registre de commerce, ni au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Ainsi, il y a lieu de s’interroger où sont les inspecteurs du ministère de la Santé ? Comment ces produits sont-ils arrivés en pharmacie ? Le vide juridique en matière de commercialisation et de consommation du complément alimentaire a vu une prolifération de nombreux produits écoulés sur le marché dans une liberté totale. RHB aurait pu figurer parmi ces produits si ce n’était la vigilance de la communauté médicale.  

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