mercredi 21 juin 2017

Chaque minute, 24 personnes quittent leur pays d’origine

Célébrée le 20 juin de chaque année, la Journée mondiale des réfugiés a été l’occasion pour évaluer les avancées réalisées par l’Algérie en matière de prise en charge et d’engagements pris en faveur de cette population vulnérable. Une journée d’étude organisée hier à Tamanrasset, par l’association nationale pour la promotion de la santé et des aides humanitaires Green Tea, a été ainsi consacrée à cet événement auquel ont pris part des représentants de consulats, des communautés de migrants et des spécialistes en droit international. De prime abord, le président de l’Association, Guemmama Mohamed, a fait une présentation détaillée des activités de Green Tea, qui s’est investie depuis sa création en 2010 dans le développement des approches intercommunautaires dans la wilaya de Tamanrasset et la promotion de la santé à travers l’intensification des opérations de dépistage volontaire et la création de centres d’écoute et d’accompagnement de la population migrante. Invité pour lever certaines ambiguïtés qui entourent ce dossier sensible, le Dr Morceli Abdelhak, professeur de droit au centre universitaire de Tamanrasset, a axé son intervention sur le régime juridique qui protège les droits des réfugiés devant être placés dans une situation particulière qui requiert des garanties supplémentaires. Selon le conférencier, les demandeurs d’asile et les réfugiés sont dépourvus de protection dans leur propre pays. La Déclaration universelle des droits de l’homme consacre le droit de toute personne à chercher asile et à en bénéficier. Toutefois, la notion d’asile n’avait pas de contenu clair au niveau international jusqu’à l’adoption de la Convention de 1951, relative au statut des réfugiés, dont le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a été chargé de superviser la mise en œuvre. La Convention de 1951 et son protocole de 1967, ainsi que les instruments juridiques régionaux, comme la convention de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) de 1969, régissant les aspects propres aux problèmes des réfugiés en Afrique, sont considérés comme pierre angulaire du régime moderne de protection des réfugiés du fait qu’ils établissent une définition universelle du réfugié et incorporent ses droits et devoirs fondamentaux, souligne l’orateur. Les dispositions de la Convention de 1951 demeurent les principales normes internationales à l’aune desquelles toute mesure de protection et de traitement des réfugiés est jugée. La disposition la plus importante, à savoir le principe de non-refoulement contenu dans l’article 33, est le fondement du régime. En vertu de ce principe, les réfugiés ne doivent pas être expulsés ou renvoyés vers des situations où leur vie ou leur liberté seraient menacées. Il incombe principalement aux Etats d’accueil de garantir cette protection. Le HCR collabore étroitement avec les gouvernements, les conseille et, le cas échéant, les aide à honorer leurs responsabilités. Usant du langage des chiffres, M. Morceli a fait état de 65,3 millions de réfugiés dans le monde, à raison d’un réfugié par 113 personnes, dont 51% sont des enfants. Les statistiques obtenues par le HCR montrent que chaque minute, 24 personnes quittent leur pays d’origine. Selon la même source, l’Algérie dénombre près de 97 000 réfugiés, dont 90 000 Sahraouis, 4060 Palestiniens et 20 000 Syriens. Les autorités algériennes, quant à elles, avancent un chiffre de 16 500 réfugiés Sahraouis, installés dans les camps de Tindouf. Le représentant du consulat du Niger, Djibo K. Seidou, a de son côté mis en exergue les efforts consentis par l’Algérie pour la prise en charge de ses compatriotes, scindés en trois catégories : les migrants saisonniers, les résidents et ceux ayant fourré leur nez dans des affaires délictuelles déshonorant leur pays. Le représentant de la diaspora sénégalaise, Yantou Ibrahim, est, quant à lui, revenu sur les problèmes qui meublent leur quotidien ainsi que leurs enfants, dont 70% ne sont pas scolarisés. Il suggère la création d’écoles spécialisées en collaboration avec les ONG thématiques afin d’en finir avec cette situation problématique. Yantou, qui fait état de 40 000 migrants à Tamanrasset issus de 13 nationalités membres de l’association panafricaine dont il est représentant, a insisté sur le capital relation avec les autorités algériennes qui devraient se pencher sérieusement sur le dossier des migrants pour une meilleure prise en charge de cette frange vulnérable.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire