lundi 5 juin 2017

Ghania Yacef, l’animatrice de la Radio El Bahdja n’est plus…

Très présente sur les ondes de la chaîne radio El Bahdja, Ghania Yacef a quitté ce monde, vendredi soir, après avoir lutté contre la maladie. Mère de trois filles en bas âge, cette militante des droits des femmes et animatrice de radio était une voix très appréciée par les auditeurs. Son décès a été un choc pour bon nombre de ses collègues et de ses auditeurs… Les auditeurs de la radio El Bahdja n’entendront plus la voix de l’animatrice Ghania Yacef. Atteinte d’un cancer foudroyant, elle s’est éteinte vendredi soir, dans un hôpital en France, à l’âge de 39 ans, laissant derrière elle trois petites filles, âgées de 12 ans, 5 ans et 2 ans, qu’elle espérait voir avant de quitter ce bas monde. Très appréciée des auditeurs d’El Bahdja, Ghania Yacef est connue pour être une militante engagée qui se met toujours au service des autres. Elle avait à peine 12 ans, lorsqu’elle a rejoint, au début des années 1990, une émission de radio pour enfants. «C’était le coup de foudre», disent ses collègues. Dix ans plus tard, elle devient animatrice et, en 2003, elle dirige l’émission «Ouled Bladi» (les enfants de mon pays) avant d’intégrer la rédaction pour présenter les informations et réaliser des reportages, dans les deux langues, en arabe et en tamazigh. L’animatrice, qui était très active au sein de l’association pour les droits des femmes Rachda, prend son envolée au sein de la rubrique «El Bahdja matin info». Au début de cette année, elle a lancé une émission «Riha N’idhourar» (L’odeur de la montagne), qui fait dans la promotion de tout ce qui vient de la campagne. «Elle passait son temps à aider les gens qui la sollicitaient, les femmes en détresse hébergées au centre de Darna, que gère l’association Rachda, mais aussi les citoyens lambda qu’elle rencontrait dans la rue et qu’elle ramenait souvent à la radio. Elle était d’une générosité incroyable. Elle faisait tout pour concilier entre deux collègues qui ne se parlaient pas ou qui se disputaient. En bref, elle vivait pour les autres et aimait d’un amour fou ses trois petites filles. Vendredi dernier, lorsque nous l’avons appelée au téléphone, elle était consciente de son état. Elle savait qu’elle était au bout du chemin, et avait très peur pour ses filles. Jusqu’aux derniers moments qu’elle a passés à la radio, elle ne parlait point de la maladie qui la rongeait. Pour tout le monde, elle était un peu grippée, jusqu’au jour, où la nouvelle est tombée...» déclare une de ses collègues. Hier, au sein de la radio El Bahdja, l’ambiance était très lourde et le standard n’arrêtait pas de sonner, nous dit-on. «De nombreux auditeurs nous appelaient pour vérifier l’information liée au décès de notre consœur, et nous présenter leurs condoléances. Bon nombre des collègues n’ont pas pu travailler. C’est très dur de savoir que nous ne reverrons plus Ghania dans les couloirs et sur les ondes d’El Bahdja, elle qui était très joyeuse et omniprésente dans les studios. Elle avait beaucoup de fans et aidaient énormément de gens dans le besoin, notamment les jeunes et les femmes», lance amèrement un autre collègue de la défunte, dont les noms, que ce soit de jeune fille, Yacef, ou d’époux, Toumi, sonnent très lourds par leur passé glorieux durant la Guerre de Libération. Ghania est partie en laissant derrière elle un combat et des œuvres que nul ne peut occulter.…  

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