jeudi 1 juin 2017

Violence à l’encontre des enfants : le professeur Khiari estime malaisé de situer l’ampleur du phénomène, en raison du silence des familles

Le monde célèbre, aujourd’hui, la Journée de l’enfant, un anniversaire qui a amenée l’émission L’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne à s’intéresser au phénomène de la violence dont sont sujettes des franges de la population juvénile, en Algérie. Selon une étude de l’UNICEF, réalisée conjointement avec les ministères de la Santé et celui de la Solidarité, ils seraient 86% des enfants Algériens à être victimes de violences familiales, des situations « difficiles à détecter et à dénoncer ». S’exprimant, jeudi, durant cette émission, le président du FOREM, Mustapha Khiati, note que la violence contre l’enfance est difficilement détectable parce que se déroulant « entre quatre murs » et que, de plus, elle entourée du silence en milieu familial. Citant des sources policières, datant de 2016, l’invité fait mention de 6.193 cas de violences dans lesquels sont impliqués des jeunes, dont 1.695 de violences sexuelles, des chiffres importants mais qui, selon lui, « n’illustrent pas la réalité », tout comme, relève-t-il,  les 50.000 cas de maltraitance, « un chiffre très bas » bien en deçà de la vérité. Le docteur Mustapha Khiati regrette, à cet effet, autant l’absence d’efforts de sensibilisations des parents, celle de la prise en charge des enfants maltraités que le vide juridique entourant cet aspect. Faisant référence à la loi sur la protection de l’enfance, promulguée en 2015, définissant la maltraitance de l’enfant, il y relève, aussi,l’absence de modalités particulières pour assurer la prise en charge des victimes. Il estime, d'autre part, urgent d’activer des dispositifs d’écoute et de sensibilisation envers les familles, pour éviter, dit-il, que ces violences contre les enfants ne soient reproduites par ces derniers, une fois qu’ils sont devenus adultes. Il cite l’exemple de la « décennie noire » où, parce que des enfants traumatisés n’ont pas été pris en charge au plan psychologie, sont en train de reproduire, aujourd’hui, les violences qu’ils ont eu à endurer durant cette période. Parmi les causes de la violence chez l’enfant, l’intervenant pointe du doigt les réseaux sociaux « un espace virtuel » qu’il qualifie de « source de violence importante » contre laquelle il appelle les parents à mettre en garde leur progéniture. Le président de la Fondation pour la promotion de la santé et le développement de la recherche considère que la Délégation à l’enfant, de création récente et de « prérogatives très larges », a un rôle important à jouer  dans le domaine de la protection de la population juvénile à l’échelle du pays. 


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