mardi 21 novembre 2017

Le nouveau DG limoge le divisionnaire de Boumerdès

A peine deux semaines après son installation, en tant qu’intérimaire, le nouveau directeur général des Douanes, Kaddour Allag, a limogé, jeudi dernier, le premier responsable de l’inspection divisionnaire de Boumerdès, qui dépend de la direction régionale d’Alger-Extérieur, de Dar El Beïda, avant de le remplacer par un informaticien du Cnis (Centre national d’information et des statistiques), Noureddine Allag, qui a longtemps travaillé avec le DG. L’information a fait l’effet d’une bombe au sein de cette institution confrontée, depuis des années, à une valse de directeurs généraux, notamment intérimaires. En absence de toute transparence sur les raisons de ce limogeage, la rumeur a fait son travail et déjà on évoque «une affaire d’importation d’équipements usagés qu’aurait validée l’ex-divisionnaire». Or, une telle opération n’aurait jamais eu lieu sans l’aval du régional de Dar El Beïda, visiblement dans le collimateur du nouveau directeur général par intérim. En effet, le responsable n’aurait même pas été informé du limogeage du divisionnaire, et encore moins de son remplacement par Noureddine Allag. Pour certains, c’est la chasse aux «hommes» de l’ancien DG, pour d’autres, c’est la volonté du nouveau maître des Douanes de reprendre les rênes de l’administration douanière, longtemps gangrenée par la corruption et la bureaucratie. Mais nombreux sont ceux qui voient d’un œil critique les décisions du nouveau DG, prises quelques jours seulement après sa nomination en tant qu’intérimaire. Pour eux, «il y a manifestement, une campagne» contre les anciens cadres dirigeants désignés par son prédécesseur, Kaddour Bettahar, auquel, on reproche son «inertie». «Tout laissait croire que Bettahar, un cadre de la boîte, allait ramener un vent de changement, étant donné qu’il connaissait de l’intérieur l’administration douanière. Or, cela n’a pas été le cas. Tout est fait de manière à ce que les services des Douanes ne soient pas délivrées de l’emprise du pouvoir politique. Bettahar l’a compris. Il a passé son temps à nager dans le sens des vagues et à placer ses hommes pour s’assurer une longévité, brusquement rompu par un conflit d’intérêt lié à des opérations de dédouanement», expliquent des cadres douaniers, qui rappellent les circonstances du limogeage de Bettahar, un vendredi 3 novembre, annoncé en boucle par des chaînes dé télévision privées, avant d’être confirmée par une dépêche de l’APS, l’agence officielle. Curieusement, c’est un communiqué du ministère des Finances qui a annoncé le limogeage et non pas de la Présidence, comme cela a été le cas pour ses prédécesseurs, depuis Brahim Chaib Cherif, jusqu’à Bouderbala, en passant par Sid Ali Lebib. Mieux encore. L’installation du tout nouveau DG par intérim, est organisée au ministère des Finances, alors que la règle, depuis des années, cette cérémonie se fait au siège de l’administration douanière, à Alger. S’il est vrai que Allag est apprécié par les siens, il n’en demeure pas moins que sa première décision a suscité des interrogations. «Dès son installation, il a commencé par cibler les ‘‘hommes’’ de son prédécesseur. De telles décisions auraient dû être bien réfléchies afin d’éviter toute mauvaise interprétation qui pourrait créer un climat de malaise au sein de l’administration douanière», révèlent nos sources.  

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