jeudi 2 novembre 2017

«L’institution militaire doit être à l’abri des surenchères et ambitions politiques»

Pour le président de la République, «le pouvoir se conquiert désormais, aux échéances prévues par la Constitution, auprès du peuple souverain qui l’attribue par la voie des urnes, à la lumière de programmes concrets qui lui seront proposés». S’exprimant à travers un message diffusé par les médias publics à la veille de la célébration du 63e anniversaire du déclenchement de la Révolution, le président de la République a commencé par saluer l’Armée qui «prend en charge efficacement sa mission constitutionnelle de protection de nos frontières face au terrorisme international et au crime transfrontalier», et précisé toutefois qu’elle doit être «éloignée» des «ambitions politiciennes». «Cette institution républicaine doit être tenue à l’abri des surenchères et des ambitions politiciennes (…)», a indiqué Abdelaziz Bouteflika. Une déclaration qui intervient quelques jours seulement après le débat houleux suscité par l’appel lancé par plusieurs personnalités, à l’adresse de l’Armée, afin qu’elle mette fin au régime qui paralyse le pays. Pour le Président, «le pouvoir se conquiert désormais, aux échéances prévues par la Constitution, auprès du peuple souverain qui l’attribue par la voie des urnes, à la lumière de programmes concrets qui lui seront proposés». Une réponse claire du Président à ses opposants, auxquels il fait savoir qu’«au plan politique et institutionnel, la République est bien solide avec ses institutions constitutionnelles élues et réélues tous les cinq ans, dans le cadre de règles transparentes qui sont l’objet d’une modernisation continue». Mieux encore, «la démocratie pluraliste et la liberté d’expression sont incontestablement des réalités bien établies, et nous en acceptons même sereinement quelques excès et quelques outrances, convaincus que le peuple observe et prononce chaque fois ses arbitrages souverains». Revenant sur la situation du pays, le Président a d’abord parlé de la «tragédie nationale terrible et sanglante», mais aussi du «terrorisme barbare» vécus durant la décennie rouge. «Certes, nous avons vécu une tragédie nationale terrible et sanglante. Cependant, cette étape douloureuse a été marquée par la résurgence des vertus héritées de la glorieuse Révolution de Novembre grâce auxquelles nous avons triomphé de la barbarie terroriste, avant de puiser dans les nobles préceptes de l’islam pour dépasser nos douleurs communes par la réconciliation nationale, et nous retrouver ainsi dans notre patrie à tous, dans notre religion à tous, et sous l’empire des lois de notre République à tous», a-t-il affirmé. Pour lui, à l’exception de cette «page douloureuse», le «parcours» du pays a «été jalonné de réalisations économiques, sociales, politiques et diplomatiques remarquables», mais la préservation de «nos acquis exige de nous, dans la pluralité des options politiques, d’être capables de faire partie d’un front patriotique commun chaque fois qu’il s’agira de l’Algérie, notamment face aux multiples menaces extérieures». S’attardant sur la crise économique que traverse le pays, le Président a déclaré que le recul sévère des prix des hydrocarbures «nous condamne à poursuivre notre développement avec des revenus publics sérieusement amoindris, et ce, alors que notre démographie enregistre une forte croissance. Ce pari n’est pas au-dessus de nos capacités nationales, pour autant que nous fassions tous preuve de convergence autour des voies et moyens de développement que la bataille requiert. Ces voies et moyens sont de faire prévaloir une seule et unique idéologie, celle des intérêts du pays et de ses citoyens pour valoriser davantage nos immenses potentialités industrielles, énergétiques, agricoles, touristiques, minières et autres». Selon le chef de l’Etat, «ces voies et moyens consistent dans la perception de l’entreprise qui produit, qu’elle soit publique, privée ou en partenariat, comme un outil précieux créateur d’emplois, sources de revenus et surtout source de richesses pour la collectivité (…)». Il a également noté qu’«en application de son programme et de ses ‘‘directives’’, le gouvernement s’est attelé à la tâche pour aller de l’avant dans la bataille du développement économique, de la pérennisation de la justice sociale et de la préservation de la souveraineté économique». Pour lui, «la classe politique gagnerait aussi à promouvoir des convergences en son sein autour des questions économiques et sociales, qui sont le champ le plus propice à un consensus national. Des pays développés ont emprunté cette voie, à travers laquelle l’Algérie aura elle aussi à gagner alors que les partis politiques en tireront eux-mêmes un bénéfice certain…».

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