jeudi 23 novembre 2017

L’oppression des aspirations individuelles nourrit le phénomène

Le débat sur la migration refait surface à chaque fois que les autorités des pays de l’autre rive de la Méditerranée interpellent l’Etat algérien, le pressant à prendre des mesures, estime Karim Khaled, chercheur au Centre de recherches en économie appliquée pour le développement (Cread). Qu’est-ce qui pousse des jeunes et des moins jeunes, des familles entières, parfois avec des bébés à contourner les voies légales de déplacement, dans des embarcations de fortune, avec de minces chances de survie ? Le chercheurs du Cread nous renvoie «au système politique qui refuse toute alternance venant d’en bas», qui exclut toute forme de revendication sociale collective et individuelle. La migration clandestine se nourrit, selon le chercheur du Cread, du désespoir des personnes en quête d’une vie meilleure, qui assistent aux affres de l’injustice, aux inégalités et à la corruption. En l’absence d’un projet de société visible, ces personnes sont dans le désarroi, en quête permanente de la moindre occasion pour fuir la hogra et le mal-être, souligne M. Khaled, qui fait un lien direct entre ce phénomène et la mutation que connaît la famille algérienne qui tend vers l’individualisation. L’idéologie unanimiste et l’esprit de communauté n’arrangent pas souvent la quête de l’individu de son épanouissement personnel individuel. Ce sont donc autant de facteurs cités par ce chercheur, qui compte plusieurs travaux sur la migration.

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