jeudi 23 novembre 2017

Plus de 1000 tentatives d’émigration mises en échec depuis janvier

Dans le cadre de la lutte contre l’émigration clandestine, des unités des Garde-côtes de la Façade Maritime Ouest/2ème RM ont déjoué, le 20 novembre, une tentative d’émigration clandestine de trois personnes, à bord d’une embarcation de fabrication artisanale, au Nord plage Sablette /Mostaganem. Le texte du ministère de la défense (MDN)  est le dernier communiqué rendu public sur le travail des gardes côtes. Deux jours plus tôt, le MDN rend public un bilan autrement plus lourd. Les unités des Garde-côtes ont en effet procédé au sauvetage de 286 candidats à l’émigration clandestine. «Dans le cadre de la lutte contre l’émigration clandestine, les unités du service national de Garde-côtes des forces navales de l’Armée nationale populaire ont procédé, durant la période allant de jeudi 16 au samedi 18 novembre 2017, à l’interception et au sauvetage d’un nombre total de 286 citoyens algériens candidats à l’émigration clandestine à bord d’embarcations de fortune», détaille la source. Le MDN, d’ordinaire moins loquace, n’a pas utilisé les précautions langagières en parlant de l’«ampleur prise par les tentatives de quitter le territoire national de manière illégale». Le phénomène s’est aggravé ces derniers mois, interpellant les autorités de l’autre côté, en Italie et dernièrement en Espagne. Le ministère de l’Intérieur espagnol a parlé de l’interception, près des côtes de la ville de Murcie (sud-est de l’Espagne), d’un total de 962 migrants clandestins parmi lesquels 562 Algériens. «962 personnes sont arrivées par mer depuis jeudi 16 novembre, dont 562 Algériens. La moitié de ces migrants ont été interceptés non loin des côtes de Murcie, où ils ont été débarqués», a précisé le ministère espagnol cité par l’AFP. De janvier à fin septembre 2017, entre 800 et 1000 tentatives d’émigration clandestine ont été mises en échec par les gardes-côtes algériens. Selon des sources (ONG), entre 2005 et 2016, plus de 10 000 harraga ont été appréhendés, de 20 000 à 25 000 sont arrivés sur l’autre rive et plus de 1500 sont morts lors de la traversée. S’ajoutent alors les nombreux disparus (compte rendu de Naima Benouaret, El Watan 19 octobre 2017). S’il est permis de s’interroger de la fiabilité de ces chiffres qui servent à quantifier un phénomène mouvant, il est essentiel de s’intéresser aux moyens mis en œuvre en Algérie pour lutter contre un phénomène qui s’est banalisé. Les autorités de ce côté-ci de la Méditerranée ont privilégié le volet répressif au lieu de s’occuper plus sérieusement des candidats à l’émigration, qui cherchent à rejoindre l’autre rive au péril de leur vie. En effet, le dispositif criminalisant l’émigration clandestine (loi n°09-01 du 25 février 2009 portant sur les infractions commises contre les lois et règlements relatifs à la sortie du territoire national) n’a visiblement servi à rien. Puisque les migrants, de tous âges et sexes, et parfois de toutes les conditions, tentent la harga sans se soucier des peines énoncées dans le texte (emprisonnement de deux à six mois et une amende de 20 000 à 60 000 DA ou de l’une de ces deux peines seulement). La loi répressive ne dissuade pas les harraga décidés à s’embarquer pour ce qu’ils considèrent comme l’eldorado.

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