Le chef de service oncologie du Centre Pierre et Marie Curie, le professeur Kamel Bouzid, s’en est pris aux responsables de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) et ceux de la direction de la pharmacie du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière à propos des ruptures de stock récurrentes des médicaments. «Je ne vais plus me taire. Nous avons saisi à plusieurs reprises ces responsables, mais en vain. C’est nous qui faisons face à ces pauvres patientes qui n’ont pas choisi de tomber malades. Elles n’ont même pas de quoi se payer un maquillage waterproof pour cacher les larmes qu’elles versent tous les jours. C’est une trahison à la mémoire de nos martyrs, eux qui étaient une poignée d’hommes qui ont libéré notre pays pour que nous, citoyens, vivions dans la dignité et, malheureusement, ce n’est pas le cas aujourd’hui.» C’est en ces terme qu’il a dénoncé les ruptures de stock de médicaments à l’occasion de la clôture du mois d’Octobre rose, mois mondial de lutte contre le cancer du sein. Ainsi, il déplore qu’une centaine de patientes atteintes du cancer du sein en fin de traitement, prises en charge au CPMC, sont en attente de leur médicament, le Fulvestrant 250 injectable, indiqué dans le cas d’un cancer du sein hormono-dépendant chez la femme ménopausée. Il affirme avoir pourtant saisi à plusieurs reprises les responsables, en vain. «Cela fait 15 jours qu’on nous informe que le problème est réglé. Finalement, sur les 500 boîtes demandées pour répondre aux besoins de ces patientes, seulement 30 ont été livrées et elles ont été épuisées en deux jours. Comment allons-nous faire face à nos patientes qui sont déjà fragilisées par la maladie et maintenant c’est l’absence de traitement», a-t-il indiqué. Le Pr Bouzid rappelle que depuis juin 2016, aucune autorisation temporaire d’utilisation (ATU) de certains médicaments indiqués dans le traitement du cancer n’a été signée. «Ce que nous dénonçons encore une fois. C’est aussi le cas des molécules innovantes qui ne sont pas enregistrées depuis des années, et on ne sait pas pourquoi. Je dois dire qu’il n’y a que les experts qui peuvent déclarer si les molécules sont efficaces ou non», a-t-il ajouté. De son côté l’association El Amel-CPMC affirme que de nombreuses ordonnances de patients venant des différentes wilayas ont été adressées ces derniers temps à l’association. «Parfois ces ordonnances comportent des médicaments de chimiothérapie de base qui sont en rupture dans les hôpitaux de certaines wilayas du pays. Nous tentons de régler le problème avec les responsables au niveau des hôpitaux, mais ce n’est pas toujours facile. Le problème se pose effectivement pour de nombreux patients», a-t- elle souligné. Et de déplorer la non-signature des ATU par la direction de la pharmacie au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière.
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