Plus de 700 000 candidats entameront aujourd’hui les épreuves du baccalauréat, qui s’étaleront sur cinq jours. Selon les statistiques du ministère de l’Education nationale, cette année, 709 448 candidats passeront les épreuves du baccalauréat, un chiffre en baisse de 7,3% par rapport à l’année précédente qui en avait enregistré 761 701. Quelque 260 000 encadreurs sont mobilisés au niveau des centres d’examen, de regroupement, de codage et de correction, et ce, sur les 600 000 encadreurs mobilisés pour les trois examens nationaux, entre personnel administratif, enseignants et professionnels, à travers 18 500 centres. Pour la sécurisation des épreuves de tout risque de fuite ou de diffusion des sujets, le ministère de l’Education nationale, en plus de la reconduction du dispositif classique, a décidé de recourir, pour la session 2018, à la coupure du réseau internet durant la première heure de chaque épreuve. S’exprimant hier sur la Chaîne 3 de la Radio nationale, Nouria Benghabrit a indiqué que couper internet «est la seule alternative pour consacrer l’équité et la justice pour l’ensemble des candidats, en attendant une solution définitive qui doit être de type pédagogique». La ministre a expliqué que l’objectif est de faire barrage à la diffusion des sujets et d’éviter des réponses aux candidats via les réseaux sociaux. Des brouilleurs de réseaux et des caméras de surveillance sont installés au niveau des centres de dépôt des sujets. La sécurisation des épreuves accompagne tout le processus de production, d’impression et de distribution des sujets dans les salles d’examen ainsi que l’étape de correction et de diffusion des résultats, a souligné Mme Benghabrit. La ministre reconnaît cependant que «le risque zéro n’existe pas» malgré le dispositif mis en place. Elle a indiqué que l’organisation d’une deuxième session en cas de réédition du scénario de 2016 «n’est pas de ma responsabilité». Le ministère de l’Education nationale appliquera les mêmes mesures que lors des sessions précédentes, à savoir l’interdiction des portables et autres appareils numériques de communication aux candidats, enseignants, surveillants et personnel administratif. La sécurisation des centres d’examen et leur voisinage se fait en coordination avec les secteurs de la sûreté et de la défense nationale pour l’accompagnement et la protection de l’acheminement des sujets à partir des directions de l’éducation jusqu’aux centres d’examen. Il s’agit également d’assurer la protection et l’accompagnement des sujets transportés par voie aérienne vers les centres d’examen dans les régions du Sahara et du Grand Sud et d’assurer aussi le transport des copies à partir des centres d’examen vers les directions de l’éducation puis vers les centres de correction. Sur 100 élèves entrant à l’école, 7 auront le bac Evoquant le chantier de la réorganisation de l’examen du baccalauréat à l’horizon 2020, Mme Benghabrit souligne que le projet vise à redonner leur place aux matières de spécialité ainsi que la revalorisation du travail continu durant tout le palier secondaire, en faisant barrage à toutes les éventualités de gonflement de notes. Le projet se penchera également sur la participation à l’examen en tant que candidat libre. «Pour l’instant, les candidats libres passent le bac autant de fois qu’ils le veulent, mais dans le cadre de la réorganisation, une proposition sera faite de manière à donner la possibilité à ces candidats de ne passer le bac que deux fois et de jouer sur le taux d’inscription à partir de la troisième tentative. Les candidats libres représentent 40% des 709 448 candidats à la session 2018», a indiqué la ministre de l’Education, qui évoque, entre autres raisons, le taux d’absentéisme pour cette catégorie «extrêmement important se situant entre 30 et 35%». La catégorie des candidats libres est «une population extrêmement hétérogène», selon Mme Benghabrit, qui cite ceux qui «passent le bac pour la dixième ou quinzième fois, alors que d’autres repassent le bac pour obtenir la moyenne qu’ils souhaitent, de manière à opter pour la spécialité qu’ils veulent». La ministre de l’Education nationale a également parlé «des fonctionnaires qui s’inscrivent à l’examen pour bénéficier de 5 jours de congé». Mme Benghabrit a également appelé à la promotion de la formation professionnelle «pour offrir une alternative aux élèves qui abandonnent les études», révélant que sur 100 enfants scolarisés, 7 seulement obtiennent le baccalauréat. Il est à signaler que le nombre de candidats aux besoins spécifiques avoisine les 400, précisant qu’il s’agit de 216 non-voyants et 169 handicapés moteurs. Les résultats du baccalauréat seront connus vers le 20 juillet, selon la ministre de l’Education nationale.
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