La ministre de l’Education nationale, Nouria Benghabrit, parle de nouveau de la réforme du baccalauréat qui «se poursuit toujours». Invitée dimanche de l’émission «Hiwar Essaa» (Débat de l’heure) de la Télévision algérienne, la ministre a précisé que les rencontres prévues avec le partenaire social (syndicats, associations de parents d’élèves) pour la présentation des propositions concernaient «l’aspect organisationnel et non le contenu», rapporte l’APS. Les syndicats divergent sur la pertinence de la réorganisation du seul examen du baccalauréat et des modalités de son application. Le Conseil des lycées d’Algérie (CELA) s’est prononcé contre la réforme de l’examen avant d’entamer celle plus générale du secondaire. «Nous sommes sceptiques par rapport à la réforme telle qu’elle nous est soumise dans un même système éducatif. Nous constatons que l’objectif derrière cette refonte de l’examen est de réduire le nombre de jours d’examen et par la même occasion réduire les coûts. La question économique prime sur le pédagogique», tranche Idir Achour, porte-parole de ce syndicat. Le CELA rappelle ses propositions liées à l’allongement du palier secondaire, de 3 ans à 4 ans, tout en introduisant un tronc commun en 1re AS. «Cela permettra une orientation vers trois types d’enseignement (général, technique et professionnel). La réforme que nous préconisons permettra également de passer le bac sur deux ans, la 3e AS sera consacrée aux matières secondaires et la 4e AS aux matières spécialisées», détaille le syndicaliste. Le président du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef), Boualem Amroua, qui réclame aussi la réforme globale du secondaire, estime nécessaire la révision de l’examen pour mettre un terme au stress quotidien imposé aux candidats, «ce qui a malheureusement favorisé des pratiques comme le copiage». «Le profil que nous donne actuellement l’examen est aberrant. Par exemple, pour les élèves scientifiques, on a constaté que la somme du coefficient des matières secondaires est supérieure au total des matières sciatiques», s’offusque M. Amoura. Le syndicaliste est pour la révision du contenu des programmes malgré les «réticences» de certains partenaires. «Nous avons constaté, lors de la commission, des réticences d’une partie des partenaires, particulièrement concernant des matières comme l’histoire, les sciences islamiques. Les gens ont peur pour leurs postes. Il faut sortir de l’hypocrisie dans laquelle on s’est installé. On ne veut pas d’une école de qualité», tranche-t-il. Le coordinateur national du Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapeste), Meziane Meriane, estime qu’il faudra réformer l’examen dans l’intérêt des élèves. «Ceux qui s’opposent à la réforme ignorent les objectifs visés. Le gouvernement a fini par céder et a décidé de 4 jours d’examen. Les élèves sont sortis dans la rue. Il faudra avoir le courage politique dans l’intérêt de l’élève», estime le syndicaliste.
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