Le Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra) a annoncé, ce jeudi, le gel de la décision de reprise de l’activité de garde «jusqu’à nouvel ordre, tout en demeurant disposé à toute négociation permettant un dénouement de la situation». Le bureau national du Camra est revenu sur sa décision de reprendre l’activité des gardes d’urgence de 16h à 8h, dans toutes les structures hospitalières, annoncée mardi dernier. Le démenti du ministère de la Santé, le jour même, d’une reprise des négociations avec les grévistes, a justifié la volte-face des médecins sonnés par la fin de non-recevoir de leur tutelle. A cette décision inattendue du département du Pr Hasbellaoui, qui a exigé la fin de la grève et non pas seulement le retour aux activités de garde, s’ajoute la fronde d’une partie des bureaux locaux du Camra (13) qui ont dénoncé, dans leurs communiqués, une «décision précipitée» et «individuelle» du bureau d’Alger, composé de trois délégués — le bureau national du Camra compte 13 délégués, dont trois à Alger. «Malheureusement, nous avons été surpris par une décision négative et méprisante déclinant et rejetant le dialogue et appelant à la reprise de toutes les activités hospitalières sans conditions», précise le collectif dans son communiqué de jeudi. Selon les délégués nationaux, qui ont publié le communiqué, l’attitude de la tutelle «nous attriste profondément et appelle à plusieurs interrogations sur une réelle volonté des deux tutelles à trouver une solution pérenne à cette situation qui continue à défrayer la chronique au niveau national et international». Ils font montre de leur «stupeur» en constatant que leurs camarades, qui se sont rendus à leurs services pour la reprise de l’activité de garde, «se sont purement et simplement vu refuser l’accès à leurs services respectifs sous prétexte d’une note ministérielle précisant que le retour devrait se faire pour toutes les activités hospitalières». Selon les médecins «ces manœuvres et intimidations ne feront que renforcer le courage et l’abnégation de ces milliers de médecins résidents ayant résisté à toutes les sanctions et à toutes les mesures abusives». Le collectif a annoncé l’exclusion de plus de 800 médecins résidents de leurs services, indique un post publié sur son compte officiel (Camra2017). Raison de la décision de leur tutelle : le maintien de la grève qui dure depuis 8 mois et le refus de l’arrêt complet de l’activité. Interrogé en marge des questions orales à l’APN, le ministre de la Santé, le Pr Mokhtar Hasbellaoui, ne s’est pas exprimé sur le débrayage des résidents. Devant la crainte de la division du Camra, usé par une longue grève et des pressions de toutes sortes, le Collectif, qui dit ignorer les clivages et les différences, appelle à la solidarité et à l’union fraternelle. «Nous venons d’assister à une période difficile pour notre mouvement, néanmoins, le bureau national a su dépasser ces circonstances et réaffirme son union indivisible pour la protection de ce mouvement», affirme le Collectif.
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