Les premières épreuves du baccalauréat se sont déroulées hier sans incident. La coupure d’internet durant les premières heures des épreuves a permis une «meilleure» sécurisation des épreuves en comparaison avec les années précédentes, si l’on se fie à l’absence de fuites ou de diffusion des sujets juste après le lancement de l’examen, comme ce fut le cas pour les dernières sessions du baccalauréat. Comme annoncé, internet a été coupé hier sur l’ensemble du territoire national durant la première heure de chacune des deux premières épreuves de l’examen, et il en sera ainsi jusqu’au 25 juin. Cette mesure, jugée extrême, «est la seule alternative pour consacrer l’équité et la justice pour l’ensemble des candidats, en attendant une solution définitive qui doit être de type pédagogique», selon la ministre de l’Education nationale, qui expliquait avant l’examen que l’objectif est de faire barrage à la diffusion des sujets et d’éviter l’envoi en externe des réponses à des candidats via les réseaux sociaux. C’est une solution «temporaire», et ce, «en attendant des solutions définitives aux fuites et à la fraude», a souligné hier à Tébessa la ministre de l’Education. Le sujet de Lettres arabes était sur la Toile dès le rétablissement de la connexion internet. «Des sanctions seront prises par la commission interministérielle présidée par le ministère de la Justice à l’encontre des responsables des fuites du sujet de l’épreuve de langue arabe sur le réseau social Facebook», a en outre indiqué la ministre. La première journée s’est déroulée dans des conditions «normales», selon MM. Idir Achour et Abdelouahab Lamri Zegar, représentants respectivement du Conseil des lycées d’Algérie (CELA) et de l’Union nationale du personnel de l’éducation et de la formation (UNPEF), contactés hier par El Watan. Pour Meziane Meriane, coordonnateur national du Syndicat national des enseignants du secondaire et du technique (Snapest), la diffusion du sujet dès le rétablissement de l’internet est «énigmatique». Selon lui, cela pourrait révéler «un dysfonctionnement» dans le dispositif de sécurisation qu’il faut chercher au niveau du secrétariat des centres d’examen. Des personnes (surveillants, agents de l’administration….), en dehors des candidats, ont-elles eu accès aux sujets malgré le dispositif, s’interroge M. Meriane, soulignant que la réglementation exige du chef de centre de ne distribuer les sujets qu’aux candidats. En principe, il y a une vérification stricte du nombre de sujets distribués. L’autre scénario que pourrait révéler la diffusion du sujet sur internet, selon M. Meriane, est que des candidats aient pu garder leurs téléphones portables et ont pu ainsi diffuser le sujet en attente de réponse de l’extérieur, malgré le dispositif draconien mis en place. Pour M. Meriane, ces pratiques subsistent à cause du traitement réservé au cas de la fuite des sujets de 2016, dont les conclusions de l’enquête ne sont pas connues du grand public. Le coordonnateur national du Snapest est catégorique : «Tant que les facteurs et causes ayant conduit à la fuite de 2016 ne sont pas identifiés et traités, le risque sera au rendez-vous à chaque session», a-t-il ajouté. Les sujets d’arabe étaient «abordables», selon les candidats interrogés hier au niveau de plusieurs centres d’examen de la capitale. Deux candidates en maths techniques du lycée Bedjaoui d’El Madania ont exprimé hier leur «soulagement» pour ce début des épreuves qu’elles passent dans l’établissement Kheireddine Barberousse Aroudj à Alger. Les candidats ont passé dans l’après-midi l’épreuve de sciences islamiques dans tous les paliers. Aujourd’hui, les élèves seront interrogés dans les matières de spécialité. La session 2018 du baccalauréat concerne plus de 700 000 candidats, dont 40% de candidats libres, 4391 candidats détenus dans des établissements pénitentiaires, 216 non-voyants et 169 handicapés moteur. 849 candidats sont de nationalité étrangère et environ 57 000 candidats ont suivi un enseignement à distance.
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