Le magistrat instructeur de la 9e chambre près le tribunal de Sidi M’hamed (Alger) a ordonné, hier, la mise sous mandat de dépôt du chauffeur personnel du Directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), de deux procureurs de la République, l’un en exercice au tribunal de Boumerdès et l’autre dans celui de Bouadouaou, du fils de l’ancien Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, et celui d’un ancien wali de Relizane et de l’ex-président de l’APC de Ben Aknoun. Si le chauffeur du DGSN est accusé, selon des sources judiciaires, d’avoir assuré «l’escorte» à maintes reprises de l’accusé principal «El Bouchi», lors de ses déplacements de et vers l’aéroport international Houari Boumediène, pour lui éviter d’être fouillé par la PAF et les Douanes algériennes, on reproche au fils de l’ex-Premier ministre et ancien ministre du Commerce, Abdelmadjid Tebboune, d’avoir aidé Kamel Chikhi, en période de crise, à se procurer des autorisations d’importation de viande. Le magistrat instructeur a poursuivi l’ex-maire de Ben Aknoun pour avoir accordé des permis de construire à l’accusé principal qui est également promoteur immobilier, dont une bonne partie ne répond pas à la réglementation urbanistique. Quant aux magistrats de Boumerdès et Boudouaou ainsi que le fils de l’ex-wali de Relizane, ils sont incriminés pour avoir accepté d’indus biens en contrepartie de services rendus pas toujours dans la légalité. Selon des sources judiciaires, après quatre jours de garde à vue dans les locaux du groupement de la gendarmerie d’Alger, les mis en cause ont été auditionnés avant-hier de 16h jusqu’au petit matin d’hier, avant de reprendre de 14h jusqu’à 16h, où ils ont été écroués et transférés par la suite à la prison d’El Harrach. Du côté des enquêteurs de la section de recherche et d’investigation du groupement de la Gendarmerie nationale d’Alger, les auditions se poursuivent et les accusés ne se ressemblent pas, assurent nos sources judiciaires. En effet, plusieurs personnalités VIP et leurs proches vont être sérieusement inquiétés prochainement puisque les limiers ont pu établir leur relation, pas souvent légale, avec l’accusé principal. Faut-il souligner que la mise sous mandat de dépôt des six accusés risque de secouer les arcanes de la nomenklatura dans la mesure où les milieux de la police, de la justice ou politique semblent mêlés, directement ou indirectement, à ce trafic à grande échelle ? Selon nos informations, des commissions rogatoires sont actuellement en cours de préparation sous l’égide du parquet de Sidi M’hamed, pour étendre la compétence des enquêteurs de la Gendarmerie nationale vers plusieurs pays européens et américains, dont l’Espagne, le Brésil, Panama et le Canada. Rappelons que le 29 mai dernier, des gardes-côtes du commandement des forces navales, relevant de la façade maritime ouest à Oran/2e RM, ont mis en échec, dans le cadre de la sécurisation de nos eaux territoriales, une tentative d’introduction d’une grande quantité de cocaïne estimée à 701 kilogrammes. Elle était répartie sur 603 plaquettes, dissimulées dans des cartons de viande congelée parmi la cargaison. Cette drogue dure a été chargée à bord d’un navire commercial battant pavillon libérien, en provenance du Brésil, en passant par le port de Valence en Espagne avant de gagner les eaux territoriales au port d’Oran. L’enquête déclenchée par les militaires a permis d’identifier l’accusé principal Kamel Chikhi dit «El Bouchi» (le boucher) qui avec ses deux frères et un de ses associés ont été placés le 9 juin sous mandat de dépôt.
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