A l’approche de la réunion semestrielle de l’Opep, les récentes déclarations de l’Arabie Saoudite pourraient apporter une certaine stabilité aux prix du pétrole, selon des experts. L’Arabie Saoudite va-t-elle montrer plus de flexibilité lors de la prochaine réunion de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) — prévue à Vienne le 4 décembre prochain — en allant dans le sens d’une décision visant à réduire la production de brut ? Les dernières déclarations émanant du royaume chérifien, le laissent en tout cas entrevoir, ce qui permettrait enfin d’extirper le baril de l’engrenage de la chute qui entraîne les prix vers des niveaux de baisse très préjudiciables pour la majorité des pays producteurs dont l’Algérie. Des propos conciliants de Riyad laissent entendre que le chef de file de l’OPEP est prêt à travailler de concert avec les autres membres de l’Organisation ainsi que les pays hors OPEP afin de stabiliser les prix du brut. Alors que la majorité des observateurs jugent que l’Organisation contribue largement à plomber le marché en s’abstenant d’abaisser ses quotas de production, les déclarations de Riyad ont pu être interprétées, par certains, selon l’AFP, comme le signe que la monarchie du Golfe pourrait annoncer prochainement une inflexion de sa politique de production tous azimuts. C’est la première fois que l’Arabie Saoudite montre une volonté de travailler à une solution, alors que le royaume avait précédemment choisi d’autoriser les forces du marché à évincer les producteurs aux coûts plus élevés, ce qui visait clairement l’industrie américaine du pétrole de schiste, qui a depuis montré une réelle résistance, malgré les prix bas, soulignent des analystes cités par les agences de presse. Les experts faisaient toutefois remarquer que le rebond des prix du pétrole était resté jusqu’à présent limité, suggérant que les marchés n’étaient pas encore prêts à croire que toutes les parties en présence avaient l’intention d’envisager des réductions de production dans un effort commun pour résoudre le problème de la surabondance d’offre de brut. D’autres analystes, même s’il jugent prématuré d’interpréter les propos de Riyad comme le signal d’une future réduction de production, soulignent que ces annonces n’avaient rien de nouveau, jugeant toutefois que le royaume ne peut se permettre de laisser les prix du pétrole plonger davantage, ne serait-ce que parce qu’une telle situation affecte de façon croissante sa propre économie. L’Arabie Saoudite est de plus en plus contrainte de se placer sur la défensive en raison des prix actuellement bas du pétrole. Les réserves de liquidités fondent alors que les déficits de la balance courante et du budget croissent, commentent les analystes estimant que dans ces conditions, il n’est guère tenable pour Riyad de maintenir sa stratégie actuelle, à moins que les prix du brut ne se reprennent. Confrontées à la baisse des revenus pétroliers, toutes les monarchies arabes du Golfe commencent à réduire les dépenses et à stimuler les revenus hors pétrole, mais des analystes estiment qu’elles devraient agir davantage pour juguler les déficits. Après plus d’une décennie d’excédents grâce au niveau élevé des prix du brut, le déficit cumulé des six pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) devrait atteindre 180 milliards de dollars en 2015 et cette tendance devrait se poursuivre. A l’approche de la réunion semestrielle de l’OPEP, les récentes déclarations de l’Arabie Saoudite pourraient apporter une certaine stabilité aux prix du pétrole, selon des experts qui font remarquer toutefois qu’étant donné que les capacités de stockage sur les tankers arrivaient à saturation, l’Arabie Saoudite pouvait difficilement attendre trop longtemps pour trouver une solution avant que les prix ne plongent à nouveau. Il est à noter que la production élevée, non seulement de l’OPEP mais aussi des Etats-Unis et de la Russie, a largement contribué à faire chuter les prix lors du second semestre 2014, puis à les maintenir à un niveau bas malgré quelques tentatives avortées de rebond en 2015.
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