I l y a absence de volonté politique d’aller vers un changement démocratique en Algérie», a affirmé le premier secrétaire national du Front des forces socialistes (FFS), Mohamed Nebbou, au lendemain de l’annonce de la décision du parti de lancer un nouveau round de consultations, en vue de réaliser son initiative de «reconstruire un consensus national». Selon lui, le FFS n’a pas abandonné cette démarche qui est une résolution de son dernier congrès. «Nous n’avons pas interrompu les consultations. J’ai toujours eu des rencontres informelles avec des acteurs politiques et des représentants du mouvement associatif. Et le dernier conseil national avait adopté une résolution qui invite la direction à poursuivre ses efforts pour la réalisation de ce consensus», a déclaré M. Nebbou. La date et l’agenda de cette nouvelle phase de concertation et d’échanges avec tous les acteurs, ajoute-t-il, seront définis au courant de cette semaine. «Je dois tenir, lundi ou mardi prochains, une réunion avec la direction du parti pour arrêter le planning de ces consultations», a-t-il annoncé, précisant que la forme de ces échanges sera différente de celle qui a été adoptée lors du premier round. Mais Mohamed Nebbou reste prudent quant au sort de la démarche du FFS. «Tout dépend de la volonté politique et de la volonté nationale. Tant que ces conditions ne sont pas réunies, nous ne pouvons pas avancer et le pays ne sortira pas de cette crise», a-t-il déclaré. Interrogé sur l’appel lancé par le FLN et son secrétaire général, Amar Saadani, à la constitution «d’un nouveau front pour soutenir le président Bouteflika», Mohamed Nebbou clarifie la position du FFS. «Pour nous, le FLN ne propose pas une initiative. C’est un appel à une réunion de gens acquis d’avance. Pour nous, il faut d’abord qu’il y ait une entente de tous les acteurs qu’ils soient de l’opposition ou du pouvoir. Ensuite, le front interne pourra se constituer tout seul», a-t-il ajouté. Dans son allocution prononcée vendredi dernier à Tizi Ouzou, M. Nebbou avait également répondu implicitement à Amar Saadani. «Notre but aujourd’hui est le changement du système, non un changement à l’intérieur du système ; un changement démocratique, non celui qui consacrera l’alternance des clans au pouvoir», a-t-il précisé, en affirmant que «les anciennes recettes sont vaines». Dans son analyse de la situation politique du pays, Mohamed Nebbou estime que l’Algérie entame actuellement «un virage dangereux et décisif». «Aujourd’hui, seulement deux possibilités s’imposent : il s’agit soit de poursuivre la même politique avec le risque de mener le pays vers l’irréparable ou d’aller vers un véritable changement avec la participation du peuple et l’ensemble des acteurs politiques, économiques et sociaux pour réaliser un avenir meilleur. Nous, au FFS, sommes de ceux qui militent et qui appellent tous les nationalistes à sensibiliser toutes les forces vives de la société pour œuvrer pour l’avènement d’un changement pacifique avant qu’il ne soit trop tard», a-t-il souligné.
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