dimanche 8 novembre 2015

«Nous sommes juste une boîte aux lettres»

Le relogement est un dossier géré par le wali, ce n’est pas de notre ressort». La déclaration est de Djaffar Limam, vice-président de l’APC de Bachdjarah chargé de l’urbanisme. Cette déclaration de principe se veut une réponse du responsable municipal quant au sort des familles occupant des habitations précaires ou logeant dans des bidonvilles sur le territoire de la commune de Bachdjarrah, à l’instar de ceux d’El Qarya (voir reportage). M. Limam a tenu à mettre l’accent sur les efforts consentis pour offrir un logement décent aux populations en détresse dans le cadre de l’ambitieux programme de résorption de l’habitat précaire dans la wilaya d’Alger qui est toujours en cours. «Il y a eu environ 1700 familles issues de notre commune qui ont été relogées jusqu’à présent, entre celles de la cité Boumaâza et celles qui résidaient aux Palmiers, auxquelles il faudrait ajouter les occupants de la ferme Ben Boulaïd.» Ces opérations de relogement, rappelle-t-on, sont intervenues début janvier 2015. 840 familles issues de la cité Les Palmiers et 616 autres de la cité Boumaâza et des baraques environnantes ont été relogées à cette occasion. La plupart de ces familles ont été transférées principalement vers la cité du 5 Juillet 1962, à Larbaâ. Djaffar Limam a indiqué dans la foulée que le programme de relogement concernait essentiellement deux catégories d’habitat : les bidonvilles et l’habitat précaire. «Le wali a d’abord commencé par l’habitat précaire, c’est-à-dire les bâtiments vétustes ou menaçant ruine», souligne notre interlocuteur. «Nous avons deux sites qui relèvent de l’habitat précaire et environ 17 à 19 bidonvilles», ajoute l’élu municipal. Les bidonvilles de la commune de Bachdjarrah sont concentrés autour de trois pôles : Gaspard de Prony, la Ferme Jaïs et une partie de Oued Ouchayeh. «A Oued Ouchayeh, c’est davantage de l’habitat précaire», précise M.Limam. Le cas des habitants d’El Qarya relève du même dossier et devrait subir la même procédure. «Il y a une enquête en cours pour les trois sites pour une mise à jour du fichier», assure M. Limam, l’objectif étant d’actualiser le recensement de 2007 qui sert de base de données référentielle à l’ensemble de l’opération. «Nous sommes en train de finaliser le recensement. Je ne peux pas vous donner de chiffre définitif sur la population de ces sites vu que c’est en cours d’actualisation. Certains ont souscrit, entre-temps, à la formule AADL ou LSP, d’autres ménages ont vu leur taille s’élargir à la suite d’un mariage. Donc, nous n’avons pas encore d’estimation arrêtée, mais nous y travaillons.» Et d’insister : «En tout état de cause, c’est la wilaya qui décide, nous on transmet seulement les dossiers. Nous sommes juste une boîte aux lettres. Ce n’est pas nous qui attribuons les logements.» M. Limam s’est ainsi refusé à avancer le moindre délai, animé par le souci de ne pas prendre des engagements que les autorités ne pourraient pas tenir. Pour ce qui est des critères d’attribution, Djaffar Limam a souligné que l’un des impératifs catégoriques en l’occurrence, est que l’intéressé soit porté sur les fichiers de la wilaya au recensement de 2007, qu’il justifie d’une carte d’identité nationale délivrée dans la circonscription concernée, et que ses enfants y soient scolarisés. Enfin, pour ce qui est des laissés-pour-compte de la dernière opération de relogement, que ce soit à Boumaâza ou Les Palmiers, Djaffar Limam a assuré que «les concernés avaient toute latitude d’introduire un recours. Mais, encore une fois, cela ne relève pas de nos compétences. Les recours sont adressés à la cellule de relogement de la wilaya qui les étudie systématiquement. Pour la cité Boumaâza, il y a eu 9 logements qui ont été attribués après recours.»

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