L’université M’hamed Bougara de Boumerdès connaît depuis quelques jours une effervescence sans précédent. Hier, des dizaines d’étudiants de l’Institut national d’électronique et de génie électrique (Inelec) ont organisé une marche pacifique au centre-ville pour dénoncer «la sourde oreille dont fait preuve l’administration pour satisfaire nos revendications». Les protestataires dénoncent le rattachement de leur institut à l’université, le changement de l’intitulé de leur diplôme et le gel des conventions de formation et de partenariat avec les entreprises privées. Ils se plaignent également du manque d’enseignants, de places pédagogiques et de matériel au niveau des laboratoires, précisant que ces carences influent sur la qualité de leurs études. Les étudiants ont sillonné le principal boulevard de la ville sous escorte policière en brandissant des pancartes rappelant leurs doléances. Cette action a été décidée après une semaine de grève et la fermeture du portail de l’institut, l’unique à l’échelle nationale où les études sont assurées en anglais. Mêmes leurs camardes de la faculté des hydrocarbures ont poursuivi leur mouvement de débrayage hier pour la troisième semaine consécutive. Ces derniers ont décidé de réinvestir la rue demain pour exiger des solutions concrètes au problème de recrutement auquel ils font face après l’obtention de leur diplôme. Leurs représentants avaient, pour rappel, été reçus par le ministre de tutelle mercredi dernier, mais celui-ci n’aurait pris aucune décision pour revoir les conditions de recrutement dans les firmes pétrolières. Les grévistes affirment que la quasi-totalité de leurs camarades qui ont terminé leurs études ces dernières années sont au chômage, accusant le gouvernement d’avoir promulgué des lois en 2013 qui ont consacré le régionalisme et la discrimination en matière de recrutement dans les wilayas du Sud. Les plaignants se disent décidés à ne pas reprendre les cours jusqu’à la prise en charge de leurs revendications.
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