Des informations émanant d’un groupe d’enseignants de l’université de Bab Ezzouar ont fait état d’une anomalie de procédure : le directeur actuel de l’Ecole d’El Harrach, installé en juillet 2016, a pu faire passer son dossier de soutenance de doctorat durant la séance du CS tenue le 16 novembre 2016 qu’il avait lui-même présidée. Le déroulement de cette séance a été consigné dans un procès-verbal publié sur le site web de l’école, mais aussitôt retiré à la suite des réactions des enseignants. Le conflit d’intérêt ainsi constaté a fait réagir le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (MESRS) en demandant de réexaminer ce dossier sans la présence du directeur, or que la légitimité du poste même semble bafouée. La réglementation en vigueur, notamment le décret exécutif n° 16-176 du 14 juin 2016 fixant le statut-type de l’Ecole supérieure dans son article 35, stipule que le directeur de l’Ecole supérieure est désigné parmi les enseignants appartenant au grade de «professeur», alors que nous sommes devant une situation où le directeur ayant le statut de «doctorant» est de surcroît président d’un conseil scientifique composé de membres ayant des grades supérieurs (professeurs et maîtres de conférences), de directeurs de laboratoires de recherche, de directeurs adjoints et de représentants élus des enseignants. Devant cette situation, les membres du conseil scientifique de l’EPAU ont déposé une démission collective pour contester les pressions de la direction de l’école, les sommant de reconsidérer leur décision précédente sans présenter de motif valable. En effet, la direction de l’EPAU a refusé de mettre à la disposition des membres du CS le courrier du MESRS qui demande à ce dernier de reconsidérer le dossier en question. Cette démission collective, de la plus haute instance scientifique d’une grande école comme l’EPAU, devrait mettre la tutelle devant ses responsabilités en tant que garant de l’application des lois de la République.
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