lundi 30 janvier 2017

Les commerçants refusent de subir

Pour amortir les effets du dysfonctionnement du marché, les commerçants de détail ont décidé d’agir. Une campagne sera lancée jeudi pour obliger les producteurs fournisseurs et commerçants grossistes à notifier par écrit tout changement dans les prix, et à rendre publique, par voie de communiqué ou de facture ou autre support, toute augmentation ou réduction du tarif du produit ou du service. L’Association nationale des commerçants algériens (Anca) estime, selon une déclaration à El Watan de son président Tahar Boulenouar, que «le commerçant détaillant est souvent la première victime de l’anarchie que subit le marché due, en partie, au refus des producteurs et autres fournisseurs d’assumer les tarifs qu’ils pratiquent. En l’absence de mécanismes de protection, le détaillant subit de plein fouet la spéculation des intermédiaires et le manque de transparence de certains producteurs». Les différentes augmentations des prix opérées récemment par plusieurs producteurs locaux, souvent non justifiées, se sont faites sans bruit et ont laissé le commerçant détaillant sans argument face à la colère du consommateur, rappelle le président de l’Anca. Il explique que «la mauvaise foi de certains producteurs a poussé la majorité des détaillants à subir les augmentations des prix sans la répercuter au détail, pour ne pas mettre la clef sous le paillasson». La campagne de l’Anca a pour but le refus par les détaillants de revendre tout produit  ayant subi une majoration du prix sans facture ou autre document attestant le nouveau tarif. Les augmentations anarchiques des prix des produits subventionnés, tels que la semoule, le lait… sont également ciblées par cette campagne qui conseille aux détaillants de bouder les produits dont les tarifs ne sont pas conformes à la réglementation. Les commerçants en sont aux dernières retouches pour mettre en place un dispositif d’approvisionnement durant les intempéries pour faire face aux pénuries, souvent à l’origine des flambées de prix dans les régions isolées par la neige. Les antennes locales de l’Anca ont désigné les commerçants détenant les moyens logistiques pour alimenter les détaillants en produits de consommation quotidienne. «L’objectif est de parer à toute rupture en produits d’alimentation générale, de boucherie, de fruits et légumes et de s’assurer de la disponibilité des commerçants devant assurer le maintien de cette chaîne», explique l’association dans un communiqué diffusé hier. Le 60e anniversaire de la grève historique des Huit-Jours a été aussi pour cette association l’occasion de proposer «la charte du commerçant», stipulant de fixer la marge de bénéfice et la transparence des transactions commerciales «pour un rapport gagnant-gagnant avec les consommateurs». Ce texte, que l’association s’apprête à rendre public, propose de privilégier les produits locaux, à une marge de bénéfice limitée avec une garantie de la bonne qualité du produit, explique le président de l’Anca.  

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