La course contre la montre commence pour les partis et les candidats indépendants engagés dans la course à l’APN. A quelques jours de la convocation du corps électoral, devant intervenir au courant de la semaine prochaine, les formations politiques intéressées par les législatives s’activent pour être au rendez-vous. La tâche s’annonce très difficile, voire même impossible dans certains cas. Outre la préparation des listes des candidats qui est souvent une opération problématique, les directions des partis voient leurs missions se compliquer davantage en raison de l’obligation de collecte des parrainages d’électeurs. Les dispositions de la loi électorale amendée en 2016 faussent les calculs de l’écrasante majorité des partis (anciens ou nouveaux). Comment faire pour satisfaire l’exigence contenue dans l’article 94 de cette loi ? C’est la question qui se pose encore avec acuité. Malgré «l’exégèse» du ministère de l’Intérieur qui tente de simplifier la règle dite des 4%, la problématique reste pendante. Rares sont les partis rassurés par les explications du département de Noureddine Bedoui. Que prévoit la nouvelle loi ? L’article 94 de ce texte impose des conditions rigoureuses pour la présentation des candidatures au niveau du territoire national : «Chaque liste de candidats présentée, soit sous l’égide d’un ou de plusieurs partis politiques soit au titre d’une liste indépendante, doit être expressément parrainée selon l’une des formules suivantes : par les partis politiques ayant obtenu plus de 4% des suffrages exprimés lors des élections législatives précédentes dans la circonscription électorale dans laquelle la candidature est présentée ; par les partis politiques ayant au moins dix élus au niveau de la circonscription électorale concernée dans laquelle la candidature est présentée.» Les partis n’ayant pas satisfaits cette condition sont contraints d’appuyer leurs listes par des parrainages d’électeurs. «Dans le cas où une liste de candidats est présentée au titre d’un parti politique ne remplissant pas l’une des deux conditions citées ci-dessus, ou au titre d’un parti politique qui participe pour la première fois aux élections ou lorsqu’une liste est présentée au titre d’une liste indépendante, elle doit être appuyée par au moins 250 signatures d’électeurs de la circonscription électorale concernée pour chaque siège à pourvoir», lit-on dans le même article. «Un minimum de 140 000 signatures à récolter» Ainsi, pour présenter des listes de candidatures dans les 48 wilayas, les partis doivent récolter un minimum de 140 000 signatures d’électeurs. L’opération ne sera pas du tout repos pour l’écrasante majorité de la classe politique nationale. «Il y a des partis qui peuvent éviter le recours au parrainage des électeurs dans certaines wilayas où ils avaient déjà obtenu 4% des suffrages ou 10 élus. Mais pour le reste des wilayas, la mission peut s’avérer impossible», assure le responsable d’un parti politique, qui souligne d’abord la difficulté de récupérer les formulaires de souscriptions auprès des électeurs sollicités. «Le ministère de l’Intérieur fournira-t-il suffisamment de formulaires pour permettre aux candidats de recueillir les 250 signatures requises pour chaque siège à pourvoir ? Car il y aura toujours des électeurs qui ne restitueront pas les documents signés», ajoute-t-il. Le FLN et le RND favorisés Il y a aussi le problème du délai. Jusqu’à aujourd’hui, les formulaires en question ne sont pas disponibles, alors que le temps presse. L’article 74 de la loi électorale oblige les partis à déposer «les déclarations de candidatures 60 jours francs avant la date du scrutin». Ainsi, ils ne disposeront que de 30 jours, à partir du 1er février, pour récolter les parrainages nécessaires. Toutes ces contraintes ont été introduites dans la loi, selon les responsables des partis de l’opposition, «pour favoriser les deux partis au pouvoir, le FLN et le RND, en vue de créer une bipolarité au sein de l’Assemblée populaire nationale».
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