lundi 30 janvier 2017

Une campagne de dénonciation dès mercredi

Dès mercredi 1er février, l’Association de protection et orientation du consommateur, et son environnement (Apoce) prévoit le lancement d’une campagne nationale de dénonciation et de requêtes auprès des 48 directions du commerce du pays, dans une tentative de mettre le holà à la spéculation et la hausse des prix de plusieurs produits, notamment ceux de large consommation, dont la plupart sont subventionnés. Dans une conférence de presse, tenue hier au siège du quotidien El Moudjahid, le docteur Mustapha Zebdi a annoncé que cette campagne concernera en premier lieu la semoule. «A travers nos différentes annexes dans les 48 wilayas, nous ferons en sorte de faire entendre notre voix et celle du consommateur qui est en train de payer cher le prix de la semoule, qui est un produit subventionné par l’Etat, s’exclame-t-il. Les 1,8 milliard de dinars de subvention pour les blés dur et tendre ne sont pas réellement ressentis sur le marché, étant donné qu’il existe un véritable vide juridique et un manque criant de contrôle, laissant place à la spéculation et à la flambée des prix.» D’après le conférencier, la mafia de la semoule ne respecte pas les prix édictés par la loi en vigueur, qui sont de 900 et 1000 DA pour respectivement la semoule ordinaire et la semoule fine. «Pis encore, les hausses qu’ils imposent sont parfois approuvées par certaines directions du commerce qui osent annoncer sur leur site web le prix de la semoule au-delà de celui fixé par la loi qu’elle est censée appliquer. En plus, certaines minoteries font en sorte, lors de la transformation du blé tendre en farine, d’avoir le maximum de déchet, qui n’est autre que du son, pour le vendre plus cher. Le son de blé coûte nettement plus cher que la farine ou le blé lui-même : 2350 DA/quintal alors que le blé est à 1280 DA/quintal. Ceci s’ajoute à la monopolisation de la distribution chez certaines minoteries pour des distributeurs bien précis. Ces derniers jouent avec les prix comme bon leur semble. Face à tous ces dépassement, il y aura, à partir du 1er février, des dépôts de plainte au niveau des directions de commerce et nous espérons que les responsables locaux pourront agir pour démasquer les véritables spéculateurs», ajoute notre interlocuteur avant d’annoncer que des campagnes similaires toucheront d’autres produits. Le Dr Zebdi a également annoncé la mise en service d’un numéro, le 3311, dès le 1er février, pour la réception des requêtes des citoyens. Il appelle les hautes autorités à plafonner les marges bénéficiaires pour les produits de large consommation et les produits subventionnés et  en accentuer le contrôle. Le Dr Zebdi conclut en affirmant que cette campagne peut causer une pénurie sur le marché, mais elle sera bénéfique étant donné que les commerçants arrêteront d’acheter à des prix hors la loi. Pour Boulenouar Hadj Tahar, président de l’Association nationale des commerçants et artisans algériens, les commerçants ne sont pas responsable de ces prix mais plutôt leurs fournisseurs qui sont les minoteries ou les importateurs. Il remet en cause le système de distribution établi par certaines minoteries qui laisse place à la spéculation. La preuve est la présence du même produit à des prix différents. Il dit adhérer à cette initiative bénéfique pour tous et appelle les minoteries à annoncer leur prix. Cela mettrait à nu les manigances des intermédiaires entre ces fournisseurs, le commerçant et le client.  

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