mardi 20 juin 2017

Bio express

Mohammed Arkoun est philosophe et historien de l’islam. C’est incontestablement l’une des plus grandes figures de l’islamologie contemporaine. Il fut notamment le précurseur de l’islamologie appliquée. Arkoun est né le 1er février 1928 à Taourit Mimoun (Ath Yenni), sur les hauteurs de la Kabylie. Après des études secondaires à Oran, chez les Pères Blancs, il s’inscrit à l’université d’Alger en 1950 où il étudie la littérature, le droit et la philosophie arabes. Il enseigne parallèlement la langue arabe dans un lycée à El Harrach. En 1954, il s’installe à Paris où il poursuit ses études supérieures à la Sorbonne. Parmi ses maîtres, le grand orientaliste Louis Massignon. Il passe l’agrégation de langues et littératures arabes à la Sorbonne en 1956. Il soutient ensuite sa thèse de doctorat en philosophie en 1968, thèse consacrée à la pensée d’Ibn Miskawayh (933-1030). Arkoun enseigne à la Sorbonne en qualité de maître-assistant de 1961 à 1969. Il est ensuite maître de conférences à l’université de Lyon II (1969-1972), puis professeur à Paris VIII et Paris III-Sorbonne Nouvelle (1972-1992). Le professeur Arkoun était enseigné dans le monde entier et donnait des cours et des conférences dans les universités les plus réputées. Il était «visiting professor» à l’university of California (UCLA) à Los Angeles. Il a enseigné également à l’Institut pontifical d’études arabes de Rome, à la Princeton University, Temple University, New York University, a l’université d’Amsterdam, ou encore à l’Université catholique de Louvain (Belgique)… Il était, en outre, professeur et membre du Board of Governors de l’Institut ismaélien de Londres (1993-2010), membre du comité directeur, puis du jury du Prix Aga Khan d’Architecture (1989-1998), membre du Comité national d’éthique en France (1990-1998)… En 2001, il est invité à donner un cycle de conférences dans le cadre des prestigieuses «Gifford Lectures», à l’université d’Edimbourg, en Ecosse. Mohammed Arkoun était membre de plusieurs conseils scientifiques et président de jury de prix internationaux, dont le Prix de l’Unesco pour la paix (2002). Il a été, par ailleurs, directeur de la revue Arabica (1979-2008) et directeur du Centre civique d’étude du fait religieux de Montreuil. Parmi ses nombreux ouvrages : L’Humanisme arabe au Xe siècle (Paris, Vrin, 1970), La Pensée arabe (PUF, 1975), Lectures du Coran (Maisonneuve et Larose, 1982 ; Albin Michel 2016), Pour une critique de la raison islamique (Maisonneuve et Larose, 1984), Penser l’islam aujourd’hui (Alger, Laphomic, 1993), The Unthought in Contemporary Islamic Thought  (London, Saqi Books, 2002), De Manhattan à Baghdad. Au-delà du Bien et du Mal (avec Joseph Maïla, éd. Desclée de Brouwer, 2003), Humanisme et islam. Combats et propositions (Paris, Vrin, 2005 ; Barzakh, 2006). Sa grande érudition et l’originalité de ses travaux ont valu à Mohammed Arkoun de nombreuses distinctions internationales. Il est officier des Palmes Académiques en France, Commandeur de la Légion d’honneur. Il est lauréat du Prix Giorgio Della Vida à Los Angeles (2002) et du Prix Ibn Rushd (Berlin, 2003). Mohammed Arkoun s’est éteint le 14 septembre 2010 à Paris, à l’âge de 82 ans. Il est enterré à Casablanca. A l’initiative de son épouse Touria Yacoubi Arcoun, une fondation porte son nom : la Fondation Mohammed Arkoun pour la Paix entre les Cultures (voir : http://ift.tt/2rPX2Aa).

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