vendredi 9 juin 2017

Ils ont dit

- Serine Rached. Chercheure sur l’Algérie, le Maroc et le Sahara Occidental chez Amnesty International Amnesty International constate depuis deux ans, une nouvelle tendance de procès en Algérie contre ceux qui s’expriment pacifiquement sur Facebook. Notre organisation est vivement préoccupée par la multiplication de ces procès. Parmi ceux qui ont écopé de peines de prison figurent des personnes qui ont commenté des manifestations, critiqué la corruption de représentants de l’Etat, partagé des images satiriques les mettant en scène ou encore à propos de l’Islam. Slimane Bouhafs purge actuellement une peine de trois ans de prison quand il n’a fait qu’exercer sa liberté d’expression. Les autorités algériennes doivent le libérer immédiatement et sans condition. - Farouk Ksentini. Avocat et ancien président de la commission des droits de l’homme Il faut reconnaître qu’il y a un usage abusif des réseaux sociaux dans notre pays. Les gens versent souvent dans l’insulte, l’injure et la diffamation. Mais je ne suis pas d’accord qu’on poursuive des gens qui appellent à des manifestations sur facebook. L’attroupement n’est pas criminel. Il n’est pas de notre intérêt d’instrumentaliser le service de cybercriminalité. La répression ne résout rien. - Fatiha Benabbou. Constitutionaliste En Algérie, nous n’avons pas une effectivité des droits et libertés fondamentaux. Il ne s’agit pas de proclamer des droits dans la Constitution. Pour qu’on puisse permettre à un activiste, militant ou à un simple citoyen, poursuivi dans une affaire au pénal, de dire que ce texte de loi pour lequel il est poursuivi est inconstitutionnel, il faut qu’il y ait des juges constitutionnels. C’est eux qui peuvent estimer si telle loi porte atteinte aux droits et libertés fondamentaux ou pas. Cette procédure s’appliquera à partir 2019.

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