samedi 3 juin 2017

«Le Premier ministre est prisonnier de luttes d’intérêts»

Le RCD demeure pessimiste. Pour lui, la cacophonie qui a suivi la formation du gouvernement Tebboune paralyse l’action d’un pouvoir déjà rongé par la politique du statu quo. L’affaire Messaoud Benagoun est révélatrice, une fois de plus, d’un dysfonctionnement grave au plus haut sommet de l’Etat et le silence observé par le Premier ministre accrédite la thèse que ce dernier est déjà prisonnier de luttes d’intérêts opaques.» Ce constat est établi par le RCD. Le parti dirigé par Mohcine Belabbas a réuni, hier, son secrétariat national pour débattre de la situation organique interne, la situation nationale et la préparation des élections locales prévues pour la fin de l’année en cours. Le RCD demeure pessimiste. Pour lui, la cacophonie qui a suivi la formation du gouvernement Tebboune paralyse l’action d’un pouvoir déjà rongé par la politique du statu quo. C’est donc, de l’avis de cette entité politique, un gouvernement affaibli et qui hérite d’un bilan économique et social catastrophique qui doit affronter une crise multiforme. «L’annulation de nombreux projets de développement ou d’infrastructures, comme les hôpitaux ou les établissements de formation, conjuguée au gel des salaires, l’inflation et une dévaluation importante de la monnaie nationale annihilent toute chance d’une période de grâce», notent les membres du secrétariat national du RCD qui déplore le silence du gouvernement face à la multiplication des conflits sociaux et l’amplification des protestations citoyennes. Mais le parti de Belabbas se félicite de l’implication de la société civile — une nouveauté dans le paysage de la lutte — pour défendre l’investissement privé productif. Il cite, à cet effet, la mobilisation contre les entraves bureaucratiques opposées à l’essor du groupe Cevital dans la wilaya de Béjaïa. «Il s’agit là d’un signe de vitalité contre la marginalisation économique de la région.» S’agissant des conflits sociaux, le RCD constate que l’austérité imposée par le pouvoir est exclusivement supportée par le monde du travail, les jeunes et les petites entreprises, voire les entreprises familiales. Il estime que la conduite d’une politique de redressement national implique le dialogue le plus large avec les représentants de ces catégories sociales, à commencer par les syndicats autonomes. Le Rassemblement qui apporte son soutien à l’ensemble de ces forces vives met toutefois en garde contre la poursuite de la politique de marginalisation et dénonce les pressions exercées contre les syndicats autonomes et les procédures judiciaires à leur encontre. Au plan régional, le RCD salue la mobilisation pacifique dans le Rif marocain pour «la liberté, la dignité et la justice sociale» et condamne la répression opposée à ces revendications citoyennes légitimes. Il est regrettable, selon le RCD, que dans notre région, notamment en Algérie et au Maroc, l’obstacle au développement est le maintien de pouvoirs autocrates par l’exclusion des citoyens de la gestion des affaires de la cité et la promotion de la politique de division en tant que méthode de gouvernance à tous les niveaux. «Cette politique qui s’appuie sur la terreur ne peut qu’engendrer le chaos», avertit le RCD.

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