jeudi 1 juin 2017

Le président du CP d’Algérie Télécom dénonce la mauvaise gestion des œuvres sociales

Une procédure de retrait de confiance a été engagée en mars dernier contre l’actuel secrétaire général du syndicat de l’entreprise. Une réunion au siège de l’UGTA est prévue aujourd’hui pour élire un nouveau SG. Une réunion extraordinaire du conseil du syndicat de l’entreprise d’Algérie Télécom est convoquée pour aujourd’hui au siège de l’UGTA pour l’élection d’un nouveau secrétaire général du syndicat d’entreprise. L’AG extraordinaire, convoquée par la fédération de la poste et des TIC (FNT/PTT), fait suite à une procédure de retrait de confiance engagée en mars contre l’actuel secrétaire général, Oukal Mustapha. A la veille de cette réunion, le président du conseil de participation (CP) et le secrétaire général, qui ne devrait pas rempiler pour un autre mandat, ont organisé une conférence à l’hôtel Soltane à Hussein Dey (Alger) pour appeler le secrétaire général de l’UGTA ainsi que les pouvoirs publics afin de «régler» le dossier des œuvres sociales pour «préserver la cohésion sociale et la stabilité d’AT «ainsi que la préservation des intérêts moraux et matériels des travailleurs». Prévue initialement à la direction générale, la conférence sera finalement tenue dans cet hôtel de Hussein Dey, où se sont rassemblés des syndicalistes opposants à l’actuelle direction du syndicat. «Rachid Bouaziz le président du CP, en fin de mandat, et Oukal le secrétaire général du syndicat d’Algérie Télécom, qui est sous le coup d’un retrait de confiance, sont en train de manœuvrer pour impliquer l’entreprise et la ministre dans un bras de fer avec Sidi Saïd», croit savoir un cadre de l’opérateur. «C’est une alliance contre nature alors que ce même secrétaire général a démis de ses fonctions son compère Bouaziz et plusieurs autres syndicalistes», signale Mimouni, délégué du Sud. «80% du conseil national du syndicat sont contre l’actuel secrétaire général, soit 44 sur 55», indique de son côté Messahel Samir, syndicaliste qui a interpellé le conférencier avant d’être obligé de sortir de la salle. Le président du CP, Rachid Bouaziz s’en défend : «Ce n’est ni un règlement de compte ni une affaire politique.» Lisant une déclaration, Bouaziz s’en est pris sans le nommé au secrétaire général de la FNT/PTT, Tchoulak Mohamed, qui «n’a pas permis la passation des consignes concernant la gestion des œuvres sociales». Selon lui, à son installation le 10 août 2014, le comité de participation avait demandé à l’ex-commission en charge des œuvres sociales de procéder à la passation de consignes, mais grand était son étonnement de «subir une fin de non-recevoir par l’absence de collaboration». «Pour pouvoir finaliser cette opération, nous avons jugé utile de saisir le secrétaire général de la fédération PTIC et président de la Mutuelle des PTT qui n’a pas daigné donner suite à nos multiples correspondances, faute de quoi la passation de consignes ne s’est pas concrétisée», regrette dans sa déclaration Bouaziz, signalant que le secrétaire général de l’UGTA s’est saisi du dossier. Des milliards transférés à la Mutuelle Un audit externe a été engagé par AT concernant la gestion des œuvres sociales de la période 2003-2015. Selon Bouaziz qui en a rendu compte, l’audit a révélé que les œuvres sociales ont été gérées par la Mutuelle générale «sans aucun fondement ni légalité juridique». Selon lui, sur le plan financier, l’audit n’a fait ressortir aucune information sur les fonds hérités du ministère des PTT en 2003. Il indique que les fonds d’AT et d’Algérie Poste étaient englobés, «signe d’une gestion confuse», dans les mêmes comptes et qu’ils ont été transférés, «sans aucun cadre juridique», des comptes des œuvres sociales aux comptes de la Mutuelle PTT.  L’audit a révélé l’absence d’information sur les remboursements des prêts attribués antérieurement à l’année 2003, mais aussi plusieurs mouvements sur les comptes des œuvres sociales, malgré l’installation du comité de participation d’Algérie Télécom. Selon Bouaziz, faisant suite aux conclusions du rapport d’audit, AT a engagé le même cabinet pour une révision approfondie pour permettre à l’entreprise d’avoir une meilleure visibilité sur les fonds et les biens des œuvres sociales transférés à la Mutuelle PTT, «mais l’opération n’a pu être effectuée pour manque de collaboration du président de la Mutuelle, secrétaire général de la FNT/PTIC». L’Inspection générale des finances (IGF) s’y est impliquée en lançant de son côté une expertise et un contrôle sur l’ex-gestion des œuvres sociales. «Cette dernière a révélé des irrégularités et des anomalies graves et passibles de qualifications pénales», signale Bouaziz. «Des milliards de centimes ont été transférés illégalement à la Mutuelle», se contente-t-il d’affirmer. Tenant rigueur à Tchoulak, le président dénonce «la fuite en avant» du secrétaire général de la fédération, qui «au lieu de donner des explications sur ces anomalies et irrégularités constatées, s’est empressé à répondre au CP par la suspension de toutes activités syndicales de 11 membres du syndicat et du CP représentant 11 wilayas, y compris le président du CP et leur seul tort c’est d’avoir signalé cet état de fait». Selon le président du CP, le 30 avril, le CP a reçu un courrier officiel d’AT lui demandant de prendre les mesures qui s’imposent pour la récupération des fonds et des biens exploités par la Mutuelle. A cet effet, le CP, indique-t-on, a jugé utile de rendre compte et de demander l’intervention du syndicat d’entreprise en date du 13 mai. Pourquoi avoir attendu trois ans et la fin des mandats des deux responsables syndicaux et la veille d’une réunion houleuse du conseil national du syndicat d’entreprise pour rendre publiques ces conclusions sur la gestion des œuvres sociales ? Quelles procédures mener devant la justice et la tutelle ? Bouaziz explique avoir alerté sa tutelle en 2015, soit «six mois après l’installation du CP». Le conférencier ne s’appesantit pas sur une éventuelle action en justice contre la personne qu’il incrimine. Le secrétaire général, Oukal Mustapha, évoque les pressions qu’auraient subies des membres du conseil national pour signer le retrait de confiance contre sa personne.

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