samedi 3 juin 2017

Situation économique : Le FMI appelle à des réformes structurelles

Selon les estimations du FMI, l’Algérie a enregistré en 2016 une croissance de 2,9% du PIB. Le taux d’inflation est quant à lui passé de 4,8% en 2015 à 6,4% en 2016 et se chiffrait à 7,7%, en glissement annuel, en février 2017. Le Fonds monétaire international (FMI) a réitéré, jeudi dans un rapport sur la situation économique en Algérie, son appel à la mise en place de réformes structurelles pour diversifier l’économie, «en raison des défis importants posés par la baisse des cours pétroliers». Le rapport, qui présente les conclusions d’une mission d’observation effectuée dans le pays en mai dernier, note que «l’activité économique a été globalement résiliente», mais constate que «la croissance s’est ralentie dans le secteur hors hydrocarbures en partie sous l’effet de la réduction des dépenses». Selon les estimations du FMI, l’Algérie a enregistré en 2016 une croissance de 2,9% du PIB. Le taux d’inflation est passé, quant à lui, de 4,8% en 2015 à 6,4% en 2016 et se chiffrait à 7,7%, en glissement annuel, en février 2017. «Etant donné les tensions inflationnistes», les experts de la mission du FMI encouragent d’ailleurs les autorités à être prêtes à relever leur taux directeur. Rejoignant les conclusions faites déjà en avril dernier dans un rapport préliminaire sur les perspectives économiques en Algérie, les mêmes experts affirment que le taux de chômage en Algérie s’est établi à 10,5% en septembre 2016 et reste particulièrement élevé chez les jeunes (26,7%) et les femmes (20%). En matière de finances, l’institution de Bretton Woods note que malgré un certain redressement en 2016, «les déficits budgétaire et courant restent larges et la dette publique a augmenté en partie sous l’effet de la matérialisation des garanties de prêts octroyées par le gouvernement. Les réserves internationales, bien qu’encore abondantes, ont chuté rapidement». Quant à la dette extérieure, les économistes du FMI notent qu’elle reste «très faible» et encouragent d’ailleurs le «recours prudent à l’endettement extérieur» afin de fournir une marge de manœuvre budgétaire. Tout en saluant les efforts que les autorités déploient pour s’adapter au choc pétrolier, les administrateurs du FMI soulignent qu’il est important de «mettre en œuvre un dosage équilibré des mesures de politique économique, ainsi que des réformes structurelles ambitieuses pour assurer la viabilité des finances publiques, réduire les déséquilibres extérieurs, diminuer la dépendance à l’égard des hydrocarbures et rehausser la croissance potentielle». Les administrateurs déclarent à cet effet qu’il est nécessaire d’opérer «des réformes structurelles de grande envergure pour diversifier l’économie et promouvoir un secteur privé dynamique». Ils saluent les mesures prises pour améliorer le climat des affaires, ainsi que les travaux en cours sur «une stratégie à long terme qui permettrait de refondre le modèle de croissance du pays». Le FMI précise, par ailleurs, qu’il est nécessaire d’agir rapidement pour «réduire la bureaucratie, améliorer l’accès au crédit, ainsi que renforcer la gouvernance et la transparence». Il convient aussi de réduire, selon le FMI, «l’inadéquation des qualifications, d’améliorer le fonctionnement du marché du travail, d’accroître le taux d’activité des femmes et de continuer d’ouvrir l’économie aux échanges et à l’investissement direct étranger». Enfin, la mission d’évaluation encourage de nouveau le pays à «une plus grande flexibilité du taux de change», ce qui permettrait notamment le développement du secteur privé. Les administrateurs préconisent aussi la mise en œuvre de mesures pour développer le marché des changes obligataire et réduire l’activité sur le marché parallèle, estimé à 5 milliards de dollars par an.     

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