mardi 13 juin 2017

Solidarité : Le CRA au chevet des migrants subsahariens

Dans le cadre de son action humanitaire, le Croissant-Rouge algérien, en collaboration avec un opérateur de téléphonie mobile ont organisé, avant-hier, un iftar au profit des migrants subsahariens. Même si ces derniers ont besoin de bien davantage pour que leur séjour en Algérie soit plus ou moins supportable en attendant des jours meilleurs, cette initiative reste tout de même louable. Il est 20h passées de quelques minutes. Une quinzaine de tables sont déjà bien garnies pour accueillir des jeûneurs, essentiellement des personnes de passage, des ouvriers des chantiers avoisinants et ceux loin de leurs familles. Su Hamid et ses amis, tous des Guinéens, sont déjà là et attendent avec leurs compagnons de fortune, majoritairement des réfugiés subsahariens, le moment pour rompre leur jeûne. «Nous avons traversé le désert à la recherche de jours meilleurs et de cieux plus cléments. Dans notre projet, l’Algérie n’était pas notre destination finale mais plutôt une terre de transit pour gagner l’Europe. Nous avons laissé nos familles et notre vie, qui était loin de nos espérances, pour aller vers nos rêves. Aujourd’hui nous sommes ici depuis 10 mois, et nous n’avons jamais pensé que l’Algérie serait une terre d’accueil aussi chaleureuse», déclare ce jeune vingtenaire. A une table un peu plus loin, Hoceine, un jeune trentenaire natif du Cameroun partage ce moment avec d’autres ressortissants du Mali et même un Chinois. «Contrairement à bien d’autres, j’ai quelques documents administratifs qui me permettent de circuler plus ou moins à l’aise dans la ville. Cela fait plus d’une année que je suis en Algérie, une terre qui a contenu ma peur de la guerre et de la misère», confie-t-il. Travaillant dans un chantier puis dans un autre, Hoceine aimerait exploiter son savoir-faire dans la menuiserie au lieu d’être un véritable papillon. «Ma traversé du désert s’est faite dans des conditions des plus pitoyables, mais je suis heureux d’être encore vivant et d’être aujourd’hui ici dans des conditions nettement meilleures que d’autres de mes semblables, mieux que mes expectatives assez pessimistes et surtout meilleures que j’aurai eu en restant au Cameroun, mon pays natal, où je ne suis pas encore prêt à retourner, du moins pour l’instant», raconte-t-il. Dans la cantine de l’opérateur téléphonique Ooredoo, puisque c’est dans cet endroit qu’est organisé un iftar tout au long du mois de Ramadhan, des histoires de réfugiés et surtout d’espoir de jours meilleurs sont contées par centaines chaque soir. Signalons, que dimanche, des cadres d’Ooredoo, du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), du Haut-Commissariat aux réfugiés, du Programme alimentaire mondial (PAM), ainsi que du Croissant-Rouge algérien (CRA) ont partagé ce repas principal de ce mois de Ramadhan. «Nous essayons de combattre la solidarité occasionnelle et voulons que ce soit une habitude tout au long de l’année», déclare Saida Benhabilès, présidente du CRA. Dans ses dernières déclarations, elle avait fait savoir que près de 250 000 familles nécessiteuses ont été recensées à l’échelle nationale. Toutefois, faute de budget, seulement 30 000 familles ont bénéficié d’une aide pour ce mois de Ramadhan. Des colis d’une valeur de 5000 à 7000 DA fournis par des donateurs leur ont été distribués. Pour les réfugiés subsahariens, des restaurants (environ 3 dans chaque wilaya) leur ont été ouverts. Un petit geste humanitaire en attendant une meilleure prise en charge.       

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