mardi 6 juin 2017

Une manne au service d’une diplomatie de l’ombre

«Qui sème le vent récolte la tempête.» Depuis que la famille Hamad veut faire de sa fortune pétrolière un fer de lance à l’action diplomatique, le Qatar agace. A force de milliards de dollars, d’ingérences politico-militaires de toutes sortes, ce petit émirat du Golfe, habité par pas plus de 250 000 âmes, a réussi à s’imposer comme une nation qui compte. Mais comment un aussi petit pays a-t-il pu devenir si important en l’espace de 20 ans ? Pendant de longues années, le Qatar n’était que l’ombre de lui-même ; un émirat  géré par une famille qui a des ramifications dans toute la région du Golfe et des puits de pétrole. A cela est venue se greffer l’une des plus importantes bases militaires américaines dans le monde. C’est ce parachute qui a sauvé la famille régnante, lorsque cheikh Hamad Ben Khalifa Al Thani avait renversé, en 1996, son père, qu’il a poussé à l’ exil. Depuis le début des années 2000 et la flambée des prix du pétrole, le Qatar a pris son envol. Il s’est imposé, en quelques années, comme un acteur incontournable dans bien des conflits dans le monde. Pour cela, l’émirat a trouvé l’astuce : en plus de la chaîne d’information en continu Al Jazeera, il a tissé des réseaux financés à coups de milliards de dollars. Plus que cela, Doha est allé jusqu’à pénétrer dans des pays  en faisant des acquisitions en tous genres : biens immobiliers, participations dans des entreprises prestigieuses et prise de participations de clubs de football. En quelques années, le nom de l’émirat du Golfe est présent partout dans le monde, et plus particulièrement en Europe.  Bien sûr que ces intrusions ne plaisent pas à tout le monde. Des hommes politiques, des journalistes et des personnalités critiquent ouvertement ce pays devenu envahissant. Plus grave, le Qatar est soupçonné de financer des groupes terroristes dans plusieurs régions à travers le monde. A commencer par la Libye et le nord du Mali, où des organisations terroristes recevraient de l’argent directement de Doha ou de ses organisations satellitaires. Des accusations difficiles à vérifier, mais qui sont de plus en plus portées par des élites des puissances occidentales et des pays du Maghreb.

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