vendredi 27 octobre 2017

Carnet politique 17

Samedi - On découvre les déclarations du ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, lors de son passage à l’université du FCE : les investissements marocains en Afrique ne sont autres que «le blanchiment de l’argent du haschich». «Le Maroc, c’est rien du tout. Les banques marocaines qui investissent, c’est le blanchiment de l’argent du haschich. Ça, tout le monde le sait. Ça, ce sont des chefs d’Etat africains qui me le disent. La Royal Air Maroc transporte autre chose que des passagers. Ça aussi tout le monde le sait. Nous, nous ne sommes pas le Maroc. Nous sommes l’Algérie.» Et d’enchaîner : «Nous sommes un pays sûr, un pays stable. Ce n’est pas nous qui le disons, mais les autres qui le disent. Pour le Doing business, aujourd’hui en Afrique du Nord, il n’y a que l’Algérie. Ni l’Egypte, ni la Libye, ni la Tunisie, ni le Maroc. L’Egypte a de gros problèmes économiques. Ce pays passe son temps à prêter de l’argent. Or, nous, nous avons payé notre dette par anticipation. La Tunisie a des difficultés énormes.» Dimanche - Historique, le retour d’Idir — qui refuse de parler d’exil, mais d’émigration— qui n’a pas renoué avec la scène algérienne depuis… 1979. Quel est ce système capable de faire éloigner un tel esprit, si amoureux de son pays, de sa roche (il est géologue et dit connaître l’intimité de chaque pierre de ce pays-continent) ? Idir lance une tournée dans tout le pays et ça, c’est une très bonne nouvelle. Ailleurs, et à l’ouverture, à Alger, des travaux de la 1re réunion plénière du Groupe de travail du Forum mondial de lutte contre le terrorisme (GCTF) sur l’Afrique de l’Ouest, Messahel affirme que l’Algérie maintient un «haut niveau de vigilance» à l’intérieur de son territoire et sur toutes les frontières et réitère sa «disponibilité» à renforcer sa coopération frontalière et policière avec l’ensemble des pays de la région. L’ensemble des pays de la région : on a bien entendu ! Ok. Entre-temps, seize éditeurs de médias électroniques ne décolèrent pas face au blocage sournois de TSA : «Le blocage de l’accès au site électronique TSA se poursuit depuis le 5 octobre. Rien ne justifie cette censure. Elle est intolérable. Elle attaque les libertés fondamentales de l’expression, de la presse et de l’entreprise. Nous nous élevons contre tout recours à ce type de procédé pour contrôler l’édition de la presse électronique et appelons à la levée de la censure de TSA dans les meilleurs délais.» Lundi - On apprend dans El Watan que «les prévisions du gouvernement tablent sur un besoin de financement de 570 milliards de dinars en 2017, de 1815 milliards de dinars en 2018 et de 580 milliards de dinars en 2019». Mais la vraie question reste celle-là : «Quid des réformes économiques et budgétaires qui devraient servir de soupape contre d’éventuels dérapages inflationnistes ?» Sur le sujet, le gouvernement Ouyahia n’a jusqu’ici soufflé mot sur la nature de ces ajustements budgétaires, remettant la balle dans le camp du chef de l’Etat auquel revient la prérogative de délibérer sur les réformes. Mardi - A Jijel, l’armée annonce l’élimination de cinq terroristes et la capture de deux autres en plus de cinq femmes de terroristes arrêtées. Par ailleurs, notre journaliste en Italie nous apprend que «les responsables de la région sarde sont décidés à mettre un terme à l’arrivée ‘‘trop massive’’, selon eux, de harraga en provenance de Annaba. Pour ce faire, une ancienne prison sera transformée en centre d’expulsion, pour accélérer le rapatriement forcé des nouveaux débarqués». Qu’en disent nos Affaires étrangères ? Entre-temps, Amnesty International Algérie accuse l’Algérie de bafouer les droits des migrants subsahariens en procédant à des arrestations arbitraires et un «profilage ethnique», rapporte le Huff’Algérie. «Une répression discriminatoire contre les ressortissants des pays tiers», et une expulsion «de force de plus de 2000 migrants originaires de divers pays d’Afrique subsaharienne vers les Etats voisins du Niger et du Mali au cours des trois dernières semaines». Mercredi - C’est l’ouverture du Sila, le plus grand événement culturel de l’année. Malheureusement, cette année, les polémiques et les scandales se succèdent, la censure et la mainmise d’une poignée de bureaucrates continuent à éclabousser la réputation de ce rendez-vous important entre lecteurs et auteurs. Et aujourd’hui, on apprend que le stand des édition Koukou a été pillé, pour la deuxième année consécutive ! Entre-temps, Ahmed Ouyahia est passé à la radio, il soutient les déclarations de Messahel sur le Maroc, défend Chakib Khelil et reconnaît que «le phénomène de la corruption est répandu à plusieurs niveaux». Jeudi - Le général à la retraite Kamel Abderrahim n’est plus. Agé de 82 ans, il a rendu l’âme dans la soirée d’avant-hier à l’hôpital central de l’armée, Docteur Mohamed Seghir Nekkach (Aïn Naâdja) d’Alger, suite à une longue maladie. Par ailleurs, El Watan nous apprend que «le ciblage projeté des subventions publiques devrait s’articuler autour de l’instauration d’un revenu mensuel dit complémentaire de pouvoir d’achat». En fait, explique-t-on, «le ciblage tant débattu des subventions publiques devrait commencer à prendre effet d’ici deux ans, si l’on s’en tient aux récentes déclarations du ministre des Finances, Abderrahmane Raouya, qui intervenait en début de semaine à l’Assemblée populaire nationale (APN) pour défendre le projet de loi de finances 2018.»  

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