Le gouvernement fait marche arrière concernant l’agrément des chaînes de télévision privées. Ayant opté pour l’autorisation seulement de sept chaînes thématiques, l’Exécutif revoit sa copie et annonce la révision de l’arrêté ministériel relatif à l’appel à candidature pour l’octroi d’autorisation aux opérateurs activant dans le domaine, publié au Journal officiel du 16 octobre 2017. L’annonce a été faite hier par le ministre de la Communication, Djamel Kaouane. «L’arrêté d’appel à candidature sera réétudié, en concertation avec les acteurs concernés, pour qu’il réponde aux exigences de développement du paysage médiatique audiovisuel algérien d’aujourd’hui», précise-t-il dans une déclaration à la presse, en marge de la cérémonie de célébration du 55e anniversaire du recouvrement de la souveraineté nationale sur la Télévision et la Radio, le 28 octobre 1962. Selon lui, ledit appel, «tel qu’il a été émis, ne répond pas aux ambitions et aux avancées déjà accomplies par les médias audiovisuels algériens». «Nous sommes une même famille, nous sommes à leur écoute (les acteurs). Nous avons pris en considération leurs avis et nous allons réétudier ce dossier pour qu’il soit en phase avec le progrès fulgurant dans le domaine audiovisuel et des technologies», dit-il, affirmant que la décision de réviser cet arrêté intervient «en réponse au x sollicitations et aux remarques de la grande famille de l’audiovisuel algérien». «Nous avons pris en compte leurs formulations», assure-t-il. L’arrêté en question, rappelons-le, prévoit l’attribution de 7 autorisations pour la création de 7 services de diffusion télévisuelle, aux thématiques liées aux actualités politique, économique, sociale (programmes composés d’informations, reportages, analyses et commentaires, débats et conférences), culture, jeunesse, art culinaire, découvertes, séries et divertissement et sports. Soulagement chez les acteurs privés L’annonce de la révision dudit appel est saluée par des responsables de chaînes de télévision privées. Pour Mohamed Hakem, directeur général de Dzaïr TV, Réda Mehigueni, directeur général de Beur TV et Mohamed Salah Daas, directeur général d’El Djazaïria, la révision de cet appel à candidature «est très sage» et soulagera l’ensemble des acteurs surpris par le contenu du texte du ministère de la Communication. «C’est une bonne chose. Le contenu de l’arrêté ministériel a fait peur à tous les acteurs qui ont été mis devant le fait accompli», affirme Mohamed Hakem. Selon lui, plusieurs points cités dans l’arrêté ne cadraient pas avec la réalité du secteur audiovisuel national. Il y a d’abord l’idée d’autoriser seulement des chaînes thématiques, alors que de nombreuses chaînes sont généralistes. «Le nombre d’autorisations limité à sept et les exigences de diffusion sont aussi des contraintes pour le développement du secteur», soutient-il, réitérant ses «espoirs de voir l’ensemble des doléances des acteurs pris en compte». Réda Mehigueni abonde dans le même sens. Selon lui, l’arrêté publié au Journal officiel a été accueilli avec beaucoup d’étonnement, d’autant que le plan d’action du gouvernement évoquait une grande ouverture du champ audiovisuel. «Limiter l’ouverture uniquement aux chaînes thématiques est en contradiction avec la loi sur l’audiovisuel. Lors de l’examen de cette loi à l’APN, il y a eu un débat houleux sur cette question de chaînes thématiques. Le ministre de l’époque a fini par céder en inscrivant dans le texte un article qui prévoit l’ouverture de chaînes à plusieurs thématiques, ce qui veut dire qu’elles seront généralistes», indique-t-il. Le patron de Beur TV qualifie aussi de «contrainte» la limitation du nombre des autorisations prévues. «Les chaînes thématiques sont économiquement peu viables», lance, de son côté, Mohamed Salah Daas, appelant les autorités «à écouter les doléances des opérateurs afin de connaître leurs attentes».
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