dimanche 29 octobre 2017

Un casse-tête pour l’Education nationale

Les mesures prises par le ministère de l’Education nationale concernant les classes comptant des enseignants-candidats aux élections locales sont-elles suffisantes ? Parents d’élèves et enseignants expriment leur crainte de voir les élèves de ces enseignants abandonnés, les mesures de remplacement proposées par la tutelle étant jugées «insuffisantes et difficiles à concrétiser». Une circulaire interministérielle datant du 4 octobre dernier accorde une période de congé payé à tous les salariés des entreprises nationales ou des établissements et services de la Fonction publique candidats à ladite échéance, et ce, du 29 octobre au 23 novembre. Le ministère de l’Education nationale a ainsi instruit les différentes directions de l’éducation de recourir à «des moyens autres que la contractualisation». Il est donc suggéré aux directeurs des établissements scolaires d’exploiter les moyens disponibles au niveau des écoles primaires, Cem et lycées avant de faire appel à des enseignants contractuels. La directive de la tutelle, reprise par les directions de l’éducation, dont El Watan détient une copie, ordonne aux chefs d’établissement de revoir la distribution des effectifs d’élèves concernés à d’autres enseignants avec le réaménagement de leur emploi du temps. Les chefs d’établissement sont également instruits de faire appel aux enseignants disponibles dans la même matière pour la prise en charge des élèves sans enseignant, et ce, sous la formule des heures supplémentaires. Il est aussi recommandé de faire appel au personnel recruté dans le cadre des contrats de pré-emploi. Le document ne précise cependant pas s’il s’agit de nouveaux recrutements ou de l’exploitation de la ressource déjà disponible affectée auparavant à d’autres fonctions. Meziane Meriane, coordinateur national du Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest), estime que les élèves dont les enseignants se présentent aux échéances locales «sont livrés à eux-mêmes». Le syndicaliste a argumenté ses craintes par «l’insuffisance» des mesures de prise en charge de ces absences. M. Meriane exprime aussi des appréhensions concernant les difficultés de remplacement des enseignants qui seront élus. «Nous assistons depuis des décennies à la répétition du même phénomène.» Les classes sont abandonnées dès  qu’un enseignant est élu. «Le ministère de l’Education n’a pas tiré de leçon des expériences électorales précédentes.» Notre interlocuteur soutient que le ministère aurait dû recourir à des moyens permettant d’identifier le nombre des fonctionnaires concernés et de procéder à leur remplacement dans les délais. De son côté, Boualem Amoura, président du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef), révèle que les enseignants, auxquels le ministère demande l’effort de remplacer les candidats, ne pourront pas à eux seuls pallier ce manque. Les établissements scolaires seront donc dans une impasse, d’autant plus que le montant proposé pour les heures supplémentaires ne dépasse pas 250 DA l’heure, ce qui est loin d’encourager les enseignants à prendre en charge les classes de leurs collègues candidats. Selon des sources syndicales, plus de 5000 enseignants seraient candidats aux élections des Assemblées communales et de wilaya. Le ministère de l’Education nationale n’a pas encore confirmé le nombre des fonctionnaires concernés.  

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