Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, appelle les éditeurs à renforcer la production nationale du livre en vue de promouvoir la culture nationale. «Le budget de la culture a été multiplié par 12 depuis l’arrivée du président de la République, Abdelaziz Bouteflika (…). C’est avec la culture qu’on pourra sauvegarder notre identité», a-t-il lancé à l’occasion de l’inauguration, hier au Palais des expositions d’Alger, du 22e salon du livre d’Alger. Rappelant la campagne satirique qui a suivi la défaite de l’équipe nationale de football où des jeunes se posaient, sur les réseaux sociaux, la question de savoir «Qui sommes-nous ?», le premier responsable du gouvernement estime que cette interrogation se pose encore sur le terrain. C’est pourquoi, dit-il, il faut multiplier les efforts pour réconcilier les jeunes avec la culture. Lors de sa tournée dans les différents stands des exposants, dont le nombre dépasse 1000 éditions (658 sont des éditeurs étrangers), Ahmed Ouyahia a évité la polémique suscitée par l’exclusion de ce Salon de l’historien Daho Djerbal et du sociologue Aïssa Kadri, qui ont été invités initialement à donner une conférence sur la lutte contre le colonialisme. Leur invitation a été annulée par les organisateurs du SILA suite à la publication, le 7 septembre dernier, d’un appel à une élection présidentielle anticipée. En réaction à cette exclusion, des invités de marque du Salon, à l’image de l’historien français Olivier Le Cour Grandmaison, se sont solidarisés avec ces deux intellectuels et ont annoncé le boycott de l’événement. Ahmed Ouyahia préfère se focaliser sur la nécessité de «soigner l’image du pays à l’étranger», en invitant les responsables des éditions nationales à exporter leur production. «Ce genre d’exportations n’ont pas de visée économique. Elles servent à montrer l’image positive de l’Algérie à l’étranger», déclare-t-il, invitant les éditeurs à exporter le livre algérien. A leur tour, les éditeurs lui ont fait part des difficultés rencontrées sur le terrain et des contraintes bureaucratiques qui freinent leurs activités. Face à ces doléances, Ahmed Ouyahia a promis le règlement de ces problèmes. Faisant une halte devant le stand de l’ANEP (Agence nationale des éditions et de la publicité), le premier responsable de l’Exécutif a invité ses responsables à faire des «dons de livres aux bibliothèques communales». «Nous devons donner de la cohérence à l’action de l’Etat. C’est vrai que nous avons construit des murs, mais maintenant il faut remplir ces bibliothèques», indique-t-il. A l’occasion, Ahmed Ouyahia a réitéré également l’engagement de l’Etat à promouvoir, «à travers le livre et l’école», la langue et la culture amazighes. D’ailleurs, les organisateurs du Salon prévoient d’organiser, pour la première fois, un colloque international sur l’œuvre de l’écrivain et anthropologue Mouloud Mammeri. Cet événement coïncide avec la célébration du centenaire de l’auteur qui fut l’une des figures les plus marquantes de la vie intellectuelle algérienne du XXe siècle.
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