La campagne électorale pour le double scrutin du 23 novembre commencera demain à travers l’ensemble du territoire national. Quelque 165.000 candidats, représentant une cinquantaine de partis, quatre alliances et des groupes d’indépendants, vont occuper, pendant trois semaines, le terrain politique pour convaincre les électeurs, qui ont tendance à bouder massivement les urnes. La campagne s’annonce des plus difficiles car elle intervient dans un contexte de crise économique qui s’installe dans la durée. Il sera en effet difficile pour les candidats de miroiter monts et merveilles aux populations, comme ils ont l’habitude de le faire. Ils doivent donc faire preuve d’ingéniosité pour contourner les contraintes financières et matérielles. Certains d’entre eux ont déjà fait le choix de s’abstenir de promettre des projets ou de s’engager sur des actions financièrement coûteuses dans le but de séduire l’électorat. C’est le cas du Parti des Travailleurs de Louisa Hanoune, qui n’avancera aucune promesse durant sa campagne électorale qu’il compte axer sur la défense des « acquis réalisés ». Pour le PT, la lutte contre la corruption et le détournement des deniers publics sera l’un des axes de sa campagne. Le RCD aussi adopte un slogan qui l’éloigne de toute promesse qui s’avèrerait faute d’argent irréalisable. Il choisit ainsi comme slogan « pour une gestion efficace ». Autrement dit, faire mieux avec les mêmes moyens. Le FFS reste dans sa thématique habituelle, relative au consensus nationale. Son slogan de campagne est « solidarité locale, consensus national ». Les partis au pouvoir, à savoir le FLN et le RND, vont axer sur la stabilité pour plus de développement local. Les partis iront à la bataille électorale avec en tête la nécessité de mobiliser plus d’électeurs. Car, un taux de participation faible n’arrangera les affaires d’aucun candidat ni du pouvoir ni de l’opposition. Ces élections interviennent dans un contexte de crise qui ressuscite le débat sur le mode de gestion locale. La question de donner plus d’autonomie aux élus locaux, à leur tête le Président de l’assemblée population communale est remise au goût du jour. Le ministre de l’Intérieur a même annoncé la révision en cours du code de wilaya ainsi que le code communal qui accorderaient plus d’autonomie de décision sur le plan économique. Les partis de l’opposition appellent à la refonte total de ces deux textes de loi qui constituent un frein pour le développement local en ce sens que les élus locaux dépendent entière de l’administration centrale et ne peuvent aucunement prendre l’initiative pour créer de la croissance et du développement au niveau de leurs communes. Ces élections ont été également marquées par la loi électorale qui constitue pour de nombreux partis un frein à la démocratie. Pour Abdelweheb Derbal, président de la Haute instance indépendante de surveillance des élections (HIISE), le code électoral « est une loi organique dont l’amendement prend du temps, d’où la nécessité d’ouvrir un large débat et d’engager un dialogue serein avec l’ensemble des partenaires politiques ». Sur un autre volet, les partis de l’opposition continuent à soulever des craintes quant à la transparence du scrutin. Outre les difficultés administratives rencontrées pour la présentation des listes de candidatures, des partis demandent à accéder au fichier électoral que le ministre de l’Intérieur déclare comme assaini à 95%. Cela même si le président de la HIISE, Abdelweheb Derbal, a souligné que assainissement du fichier électoral est une opération continue qui nécessitera encore du temps. Ainsi, le spectre de la fraude va planer sur la campagne électorale surtout que les partis de l’opposition insistent sur l’impératif de la transparence et mettent en garde contre toute tentative de détournement des choix des électeurs qu’ils espèrent être nombreux au rendez-vous.
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