samedi 28 octobre 2017

Des supposés lions aperçus à la frontière algéro-tunisienne

Depuis lundi, les gendarmes et les forestiers traquent «des lions» sur la bande frontalière algéro-tunisienne, entre Aïn Karma et Bouhadjar. Le premier animal, un mâle selon sa taille, a été aperçu lundi à Berdjilet (Aïn Karma, Bou Hadjar), à la mi-journée, par des citoyens qui ont donné l’alerte. Le lendemain, mardi, une seconde apparition, une jeune femelle, dit-on toujours à cause de la taille, est observée et pourchassée à Aïn Karma, à 7 km plus à l’est. Elle se réfugie, nous dit-on, dans un enclos d’où elle arrive à s’échapper malgré la foule qui la cernait et qui, curieusement, n’a pas pris de photos. Il y a cependant une vidéo qui est supposée montrer l’animal en fuite, mais elle n’est pas du tout convaincante. Il n’en fallait pas plus pour déclencher la panique dans les douars environnants, dont l’un aurait été déserté momentanément, et une hystérie meurtrière provoquée par la peur du «lion». La nouvelle de «lions» en liberté s’est vite propagée dans la région, mais elle est aussi mise en doute à cause d’un précédent il y a quelques années, où des confrères avaient annoncé sans le vérifier la fuite d’un lion du parc animalier de Braptia (El Kala). C’est la première des choses qu’ont faite les gendarmes dès qu’ils ont appris la nouvelle. Tous les lions du parc sont dans leur enclos, pas de fugue. Alors ? Les traces sont celles de l’hyène rayée Semadi Azzedine, un agent du Parc national d’El Kala, affecté au parc animalier de Braptia, et chargé de suivre cette affaire, nous dit avoir vu la «lionne» à 300 m de lui à l’aide de ses jumelles. C’était mardi en soirée. Il s’est rendu sur les lieux indiqués par les riverains avec des gendarmes et des collègues forestiers pour poser une caisse-trappe à l’endroit où on avait trouvé des traces de l’animal. Il a eu l’idée de suivre les empreintes et c’est au bout de sa traque qu’il a aperçu la femelle avant qu’elle ne s’enfuie de nouveau. La veille, la même équipe avait installé le même piège à Berdjilat au cas où ces bêtes reviendraient, mais plus de nouvelles depuis. On parle d’une nouvelle apparition du côté de Hamman Beni Salah, à 16 km plus à l’ouest. Azzedine a eu la présence d’esprit de prendre des photos des empreintes de pas laissés par les animaux. Les experts à qui nous les avons montrées sont formels, ce ne sont pas celles de lions. Celle du lion et du léopard ne montrent jamais les griffes, alors qu’elles sont assez visibles sur celles prises à Berdjilat et Aïn Karma. Le coussinet du lion a trois bosses et celui de l’hyène deux seulement. Ce sont sans doute celles de l’hyène rayée, animal tout à fait commun dans nos régions et qui ne craint plus de s’approcher de l’homme pour se nourrir dans les dépotoirs qu’il crée autour des habitations, ce qui est plus probable. En effet d’où pourraient bien venir ces lions ? Une fois confirmée la présence de tous les lions du parc animalier de Braptia, on a supposé qu’ils sont entrés de Tunisie. Mais comment auraient pu faire ces pauvres animaux pour s’enfuir du Parc zoologique de Tunis et traverser 250 km sans être vus? Autre hypothèse de la direction générale des forêts à Alger, des animaux qui auraient échappé à leur propriétaire qui en aurait fait des animaux de compagnie. Pour calmer les esprits et cesser une chasse insensée à un animal commun, de surcroît protégé, la gendarmerie, les forestiers, les responsables locaux et élus seraient bien inspirés de rassurer la population et de plus parler de «Assad» ou «Sayd» (lion en arabe) et de parler de cet animal tout à fait commun et utile mais devenu rare qu’est «edbä  (l’hyène).

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