samedi 25 novembre 2017

La rue en colère dénonce une fraude électorale à Ouargla

Des centaines de citoyens en colère ont bloqué samedi les principaux axes de la ville de Ouargla pour contester les resultats du scrutin des élections locales du 23 novembre pour l’APC de Ouargla. Les militants et sympathisants de trois formations politiques à savoir le PNSD, Fajr Jadid et HMS crient à la falsification des resultats favorisant le FLN. Les recours légaux ont été introduits par les plaignants qui attendront cinq jours pour connaitre la décision du tribunal administratif « Cette fois-ci, ils sont allés trop loin », «  nous ne laisserons pas passer cette fraude », « il faut que justice soit faite ». Devant le siège de la wilaya encerclé par les forces anti-émeute, des manifestants en colère venus à pied réclamer que « le wali mette fin à la mascarade » dénonçaient samedi une situation inédite. Ils savent depuis la veille que leur seul interlocuteur sera désormais la justice, mais ils persistent à venir chaque jour faire pression sur le représentant suprême de l’Etat pour les recevoir. « La porte est malheureusement  restée fermée,  nous attendons la réponse de la HIISE et de la justice » explique Abdelhamid Djezzar député de la wilaya de Ouargla à l’APN et parrain de la liste du PNSD. Dans la rue et alors que la représentation locale de la haute instance de surveillance des élections  s’attelait au rapprochement des PV remis par les partis contestant les résultats du scrutin avec ses propres PV, la colère n’est pas descendue d’un cran à Ouargla ou des centaines de manifestants ont sillonné la ville et assiégé la wilaya pour le deuxième jour consécutif en protestation contre ce qu’ils qualifient de « fraude électorale massive et organisée ». Jusqu’à une heure tardive du samedi, les appels au calme tonnaient de partout. « Les notables qui espéraient une intervention du wali, du chef de la 4e région militaire, du ministre de l’intérieur voire même du président de la République qu’ils ont tous sollicités par voie de courrier et d’appels téléphoniques ont vite fait de comprendre que leurs efforts devaient être orientés ailleurs », explique Hachemi Belaid désormais ex- vice-président de l’APW de Ouargla.  Pour Salhi Mohamed « Nous avons la loi de notre coté depuis que nous détenons des copies des 190 PV qui attestent des vrais chiffres et des vrais vainqueurs ». Le mouvement de contestation déclenché vendredi suite à la publication des resultats provisoires du scrutin donnant le FLN pour vainqueur au nouveau de l’APC de Ouargla avec 11 972 voix, suivi du PNSD avec 6921 voix,  Fajr Jadid 3685 voix, HMS 2961, RND 2846, FNA  1714, El Karama 1546  etc.…   s’est amplifié dans la soirée du vendredi se propageant à Mekhadma, fief de Fajr Jadid mais aussi Chorfa et les 460 logements ou un mouvement de foule faisait craindre le pire et a finalement pacifiquement fait le tour du quartier et allumé quelques pneus avant de rentrer. Pour la première fois dans les annales, les femmes du Ksar se sont jointes à la marée humaine qui a traversé l’avenue Si El Haoues à partir de la permanence du PNSD à la cité Bahmid. La liste de ce parti pour les locales au nouveau de l’APC de Ouargla est la principale plaignante et qui se dit lésée par un bourrage des urnes au profit du FLN qui lui aurait raflé plus du tiers de ses voix selon son leader, Islam Kateb. Ce dernier a notifié la coordination locale de la haute instance pour la surveillance des élections HIISE à Ouargla de « discordances flagrantes entre le décompte des 190 PV recueillis à travers les centres de vote de la ville et celui retenu lors de l’établissement de  l’extrait global des voix établi par l’administration ». Les représentants du HMS et du PFJ ont également déposé leur notifications officielles samedi et la HIISE s’attelait à vérifier quelque 570 PV déposés par les trois formations politiques en établissant un comparatif avec les 190 PV établis par les officiers publics ( notaires et huissiers de justice ) qui ont accompagné le scrutin pour le compte de l’instance de surveillance le 23  novembre dernier. Ce travail colossal se poursuivait samedi soir à la coordination locale de la HIISE qui devra faire parvenir son rapport définitif à sa tutelle ce dimanche après avoir notifié les partis plaignants de l’obligation pour eux de se saisir du tribunal administratif de Ouargla qui devra se prononcer sous cinq jours. 

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