vendredi 1 juin 2018

L’écrivain public, un informel qui se propage

Etre écrivain public est, semble-t-il, en vogue chez les jeunes rongés par le chômage. Le phénomène est devenu si manifeste que les écrivains publics agréés sont montés au créneau pour dénoncer cet informel rampant et le mutisme des autorités. «Nous n’arrivons pas à nous retrouver avec ces illégaux qui nous imposent une concurrence déloyale», a souligné Mohamed, un écrivain reconnu. Et d’ajouter : «Alors que nous avons des charges comme le loyer, l’électricité, la mensualité de la secrétaire et les impôts, ces informels nous concurrencent clandestinement sans payer le moins sou.» Un autre a même affirmé : «J’ai saisi à plusieurs reprises la police pour venir endiguer ce phénomène et assainir cette activité, mais toutes mes doléances sont restées sans suite.» De son côté, Ahmed, un de ces néo-écrivains, indique qu’il a été contraint de recourir à cette activité : «Je n’ai pas trouvé de quoi nourrir ma famille, toutes mes tentatives auprès des entreprises pour dénicher un poste d’emploi sans avérées sans suite. Alors je me suis procuré ces feuilles mobiles et je me suis installé dans les parages de la mairie en supportant tous les aléas climatiques dans l’espoir de gagner mon pain.» Leur présence en force dans les périmètres des mairies, des postes et des banques et surtout les tarifs proposés n’ont pas manqué d’attirer la clientèle, poussant les légaux à un chômage déguisé. Cependant, ces écrivains informels ne sont tenus d’aucune responsabilité envers les opérations qu’ils engagent, a souligné un citoyen, ajoutant que «le document signé par l’écrivain agréé a sa valeur juridique». Cela dit, les écrivains agréés et reconnus dénoncent le laxisme des pouvoirs publics envers ces informels.

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