L’Assemblée générale a adopté, mercredi sans vote et sous les applaudissements, une profonde réforme du système des Nations Unies pour le développement, co-facilitée par l’Algérie et le Danemark, qui devrait faire avancer les objectifs du développement durable. Les négociations sur cette résolution ont été facilitées, à la demande du président de l’Assemblée générale, par l’ambassadeur représentant permanent d’Algérie auprès des Nations Unies, M. Sabri Boukadoum, et son homologue danois, M. Ib Petersen. L’adoption de cette résolution, dont le texte a été rédigé et présenté entièrement par les co-facilitateurs, à l’issue de huit semaines d’intenses négociations, constitue l’aboutissement de la première des trois réformes de l’organisation, portées par son secrétaire général, M. Antonio Guterres. Les autres réformes portent sur les volets Paix, Sécurité et Gestion interne. Intitulée « Repositionner le système des Nations Unies pour le développement dans le cadre de l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies », la résolution trace la voie à suivre pour que, d’un commun accord avec les gouvernements, le système s’aligne plus rapidement sur le programme de développement durable à l’horizon 2030. Par ce texte, l’Assemblée générale prie le Secrétaire général de renforcer l’autorité du coordonnateur résident sur toute équipe de pays, étant donné sa qualité de plus haut représentant du système des Nations Unies pour le développement. En dissociant les fonctions de coordonnateur résident de celles de représentant résident du Programme des Nations Unies pour le développement, l’Assemblée générale confie au système des Nations Unies pour le développement un mandat de coordination spécial, indépendant, impartial, autonome et axé sur le développement durable. Le leadership de l’Algérie salué Intervenant à l’issue de l’adoption, le Secrétaire général de l’ONU, a tenu à «rendre un hommage spécial à l’Algérie » pour ses efforts inlassables ayant permis à la communauté internationale de parvenir à un consensus sur cette importante résolution. De son côté, le président de l’Assemblée général, Miroslav Lajcak, a souligné que les ambassadeurs de l’Algérie et du Danemark ont été chargés d’une tache qui était loin d’être facile et ont réussi avec brio à trouver un terrain d’entente pour l’adoption de cette résolution. D’autres groupes régionaux et délégations, notamment le Groupe des 77 et la Chine, le Groupe Africain, l’Union Européenne, les Etats Unis, le Canada, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, le Mexique et d’autres délégations ont exprimé leur gratitude à l’Algérie pour avoir réussi à faire converger les positions des uns et des autres qui initialement paraissaient inconciliables. Les 24 délégations qui ont expliqué leur position après l’adoption de la résolution ont tenu à relever le leadership des co-facilitateurs, dans la gestion du processus des négociations. « Sans vous, nous n’aurons pas atteint ces résultats », a déclaré la représentante de la Bulgarie qui est intervenue au nom de l’Union Européenne. Par ailleurs, les divergences profondes de positions quant aux modalités de financement du nouveau système de coordonnateurs résidents ont pu être conciliées grâce aux efforts déployés par l’Algérie et le Danemark. Une formule de financement diversifié Les co-facilitateurs ont, à l’issue de dix rounds de négociations, présenté une formule de financement hybride alliant les contributions volontaires à d’autres sources plus prévisibles, pour une période de transition de deux ans et demi, à l’issue de laquelle le Secrétaire général de l’ONU présentera, à l’Assemblée générale, pour examen, une revue de l’ensemble du système accompagné de recommandations pertinentes. Le plan de mise en œuvre relatif à la période de transition sera présenté aux Etats membres avant la fin de la 72ème session. «Je compte sur votre soutien pour financer de façon adéquate et prévisible ce système redynamisé de coordonnateurs résidents », a indiqué Guterres. Sa préférence, a-t-il confié, aurait été de le financer en utilisant le budget ordinaire de l’ONU. Toutefois, « la solution hybride de financement avancée par les co-facilitateurs est la meilleure alternative possible car, en combinant différentes sources, elle diversifie la base de financement », a-t-il expliqué. « Le succès de ce système et de cette réforme dépendra de votre générosité et de votre engagement», a-t-il insisté. Il a demandé aux Etats leur appui immédiat pour que le nouveau système devienne opérationnel dès le 1er janvier 2019. L’Assemblée générale a invité les Etats membres à contribuer, à titre volontaire, à hauteur de 290 millions de dollars par an, en vue de capitaliser le fonds commun des Nations Unies pour le programme de développement durable à l’horizon 2030. L’Assemblée s’est également félicitée de la proposition du Secrétaire général d’ouvrir un dialogue sur le financement en 2018, le but étant de voir se conclure un pacte de financement sous la forme d’un accord entre le système des Nations Unies pour le développement et les Etats membres. Au titre des incidences financières de la résolution, le Secrétariat a informé que le système de coordonnateurs résidents redynamisé aura un coût annuel de 255 millions de dollars, soit une hausse de 80 millions de dollars par rapport au système actuel. L’essentiel des besoins financiers va exiger des ressources extrabudgétaires. Le Secrétariat, dont la part se situerait entre 13 et 16 millions de dollars environ en 2019, a espéré que des contributions bénévoles seront reçues dès 2018 pour accélérer la mise en place du système à partir de l’année prochaine. APS
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