Le bureau national du Collectif autonome des médecins résidents algérien (Camra) a annoncé, dans un communiqué rendu public mardi, la reprise de l’activité des gardes d’urgence de 16h à 8h, dans toutes les structures hospitalières, à compter d’hier. «Cette décision intervient en signe de bonne volonté en réponse à la promesse de dialogue affirmée par le ministre de la Santé lors de ses interventions médiatiques, mais aussi afin de trouver une issue favorable et rapide à cette crise qui n’a que trop duré», précise le communiqué. Sauf que le ministère de la Santé a démenti la reprise d’une quelconque négociation et conditionne cette éventualité par l’arrêt de la grève. Des délégués du Camra, particulièrement ceux d’Alger, qui ont plaidé pour cette option auprès de leurs camarades en précipitant la publication de l’appel à la reprise de l’activité, ont été pris au dépourvu par la réaction du département du Pr Hasbellaoui. «Notre décision de reprendre les gardes devait être un signe de bonne foi de notre part pour permettre la reprise des négociations. Mais la déclaration du ministère, rendue publique après notre communiqué, remet en cause notre effort et ne favorise pas la reprise de l’activité. C’est aberrant après deux mois sans négociation», s’offusque la déléguée nationale, résidente à l’hôpital de Kouba, le Dr Zehira Afiri. Après le camouflet du ministère, les délégués les bureaux du Camra des autres régions ont décidé de se «désolidariser» de l’appel à la reprise des gardes. A Constantine, Blida, Tlemcen, les communiqués rendus publics mardi soir annoncent le maintien de l’arrêt de l’activité de garde jusqu’à nouvel ordre. «Aujourd’hui plus que jamais, notre solidarité est mise à l’épreuve par des manipulation sournoises ayant pour but de diviser le socle autour duquel nous avons construit notre mouvement (…). Notre engagement envers des médecins résidents, ayant bravé toutes les difficultés, ne nous permettra jamais de marchander la dignité de celles et ceux qui continuent à défendre la dignité du médecin algérien», signale le communiqué du bureau régional de Constantine publié sur le site officiel du Camra, plusieurs fois retiré et republié sur la page des Camristes. «Intermédiaires intéressés» «Ici, la décision du gel des gardes est maintenu. Il y a zéro reprise», tranche le délégué de Constantine, le Dr Abdelmoumen Hadiby. Les délégués du bureau national ont convenu d’une reprise mais sans en préciser la date, qui a été finalement portée sur le communiqué final sur «décision individuelle d’un délégué d’Alger». «Il y a eu un accord sur une reprise des gardes mais sans fixer de date exacte. La communiqué a été publié prématurément», précise le Dr Sofiane Benseba, délégué du Camra à Tizi Ouzou, qui signale que la reprise n’est pas effective au CHU Nedir Mohamed, rappelant que le suivi de la décision du gel des gardes est important : 65% au niveau national. Attaqués sur les réseaux sociaux par leurs camarades, les membres du collectif des médecins du CHU Mustapha expliquent que 8 délégués (Alger, Sidi Bel Abbès, Oran, Blida, Sétif) sur 13 ont voté pour la reprise. «On ne sait pas pour les autres facultés, mais à Alger la tendance était réellement pour la reprise après le vote électronique puis la consultation des représentants des hôpitaux d’Alger», signale un post du Camra, appelant ses résidents à «réfléchir à comment surmonter tout ça et à ne pas donner une image de division». Des sources expliquent que des «intermédiaires» ont contacté des représentants des CHU d’Alger pour les convaincre d’accepter une reprise de l’activité, favorisée par l’assurance du ministre de lancer tout de suite après les négociations. «Le ministre a avorté la reprise par sa décision. Logiquement, la tutelle aurait pu annoncer sa décision en laissant les résidents rejoindre leurs services», s’étonne le Dr Hadiby. S’agissant de la «session de rattrapage» du DEMS, fixée du 1er au 19 juillet, des délégations de médecins ont été reçues par le ministère de l’Enseignement supérieur. Les délégués devaient évoquer, lors de leur prise de contact, les modalités d’inscription (17 au 24 juin), mais aussi les échéances pour l’organisation d’une session normale. Une réunion des délégués du Camra devrait se tenir dans les prochaines heures pour discuter de la situation actuelle et annoncer des mesures.
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