Le retour de Abdelaziz Belkhadem à la tête du Front de libération nationale (FLN) ne fait pas que des heureux. Abdelkrim Abada, qui n’a jamais porté l’ancien secrétaire général dans son cœur, se prononce publiquement contre cette éventualité. Lui qui fut l’un des artisans de la fronde qui a mené à la chute de Belkhadem, juge impensable un tel retour et se dit prêt à tout mettre en œuvre pour l’en empêcher.
Pour le chef de file du mouvement de redressement et de l’authenticité, le ramdam autour du dîner offert par Belkhadem pour fêter son retour de La Mecque a été organisé par ses partisans pour accréditer l’idée que l’ancien patron du parti est à nouveau dans les petits papiers du régime. «Ce sont ses amis qui ont déclanché le buzz autour du dîner et ce sont également eux qui veulent faire croire aux militants que l’ancien secrétaire général est de nouveau le favori pour diriger le parti.
Je sais que ce n’est pas vrai.» Pour lui, Belkhadem ne peut plus prétendre à la direction du FLN puisqu’il en a été éjecté. «Comment peut-on envisager un tel scénario, quand l’ancien premier responsable a été désavoué à la majorité par les membres du comité central», s’insurge Abdelkrim Abada qui rappelle perfidement que l’ancien conseiller spécial du Président avait avalisé la nomination de Saadani à la tête du FLN lors du comité central d’août 2013, tenu à El Aurassi.
Cet adoubement aurait fait l’objet d’un accord entre les deux hommes en marge du comité central. «Si Amar Saadani est aujourd’hui à la tête du FLN, il le doit à l’accord passé avec Belkhadem. Pour l’un le parti et pour l’autre le soutien du Front de libération dans l’éventualité d’une candidature à la présidentielle», soutien Abdelkrim Abada. Plus grave, il dédouane le secrétaire général du parti de la situation qui prévaut actuellement au FLN et accuse Belkhadem d’en être le responsable «Amar Saadani a hérité d’un parti qui était en piteux état. C’est Belkhadem qui a mis le Front de libération dans cette situation», accuse-t-il.
Et d’ajouter : «C’est lui qui a introduit l’argent sale dans les rouages du parti.» Pour le mouvement de redressement, le retour de Belkhadem sonne comme une grande désillusion. Abada et ses amis se sont échinés à empêcher ce cas de figure jusqu’à s’allier avec Amar Saadani, qui avait jouer sur cet antagonisme pour se rapprocher du mouvement des redresseurs. Le secrétaire général avait fait miroiter à Abdelkrim Abada un siège au sein du bureau politique. Une promesse qu’il n’a pas tenue. Comme le souligne un membre du comité central, la reconfiguration qui semble en marche au parti risque de signer la mort du mouvement des redresseurs.
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